(Ceci est la suite du voyage d'Iliana)


Repartons sur les traces des aventures de notre elfette préférée. (On ne se débarrasse pas d’une Leïthael aussi aisément. Surtout d’Iliana...)

Après sa deuxième -très- courte visite à Luminae, elle se retrouvait donc -une nouvelle fois- en enfer.

Elle s’assit à même le sol, laissant sa tête reposer au creux de sa main, et soupira. Elle resta longtemps dans cette position, yeux clos, tentant de récupérer quelques forces, physiques comme mentales.

Une léchouille baveuse et sonore sur sa joue, précédant un jappement vif, l’enleva à sa sieste. Un loup se tenait devant elle, un parchemin autour du cou. Elle le délesta, laissant l’animal repartir aussi vite qu’il était arrivé, et déroula le message, duquel s’échappa une rose.

« Salutations,

Je suis vraiment navré de vous avoir laissé si longtemps sans nouvelle, mais j'ai en effet eu une vie très mouvementée ces derniers temps... »

Une missive de Fingolfin Elanessë ! Le pauvre n’avait pas eu de chance non plus, s’étant frotté de trop près à un Golem, il avait perdu son Globe de puissance... et sa route au milieu des enfers.

« Je ne sais comment vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi, mais sachez que cela me va droit au cœur; et à charge de revanche dans un avenir, je l'espère, très proche !

Vous trouverez ci joint à ce courrier une rose que j'ai achetée à un vendeur de passe dans le royaume d'Hadès (...) spécialement pour vous !

Encore merci !

Amicalement.»

Iliana esquissa un sourire, se trouvant presque ridicule d'avoir fait une telle histoire pour une rose. Ce sentiment ne la privait en rien de contempler celle que Fingolfin venait de lui offrir avec un plaisir visible.

La missive de son ami lui donna l’énergie nécessaire pour sortir des Enfers, où elle avait failli élire domicile, vidée de ses forces.
Elle était désormais à Na'helli, noire de monde, emplie de cris de joie, de papiers cadeaux éparpillés ça et là... une véritable ambiance de fête, tranchant radicalement avec la noirceur des limbes.

Pourtant... elle ne s'était jamais sentie aussi seule, parmi tant de gens.

Iliana se recroquevilla sur elle-même, fermant son esprit aux clameurs, et entreprit de répondre à Fingolfin, afin de le tranquilliser quant à son silence prolongé, et de l’assurer qu’elle ferait l’impossible pour le sauver.
Elle prit alors la décision de se rendre à la grotte du Golem, afin de vérifier si les dires du mage Olympien s’avéraient exacts.

Cependant, encore éprouvée par sa récente mort, elle cherchait quelqu'un du regard, quelque chose pour se raccrocher à la réalité.

Aussi aperçut-elle Sylia, qui déballait également des cadeaux. Sa voix était faible, mais elle cria aussi fort que possible, espérant qu'elle l'entende.

- Tata... !

Sylia reconnut immédiatement la voix de sa petite nièce, mais ne parvint pas à la localiser. Ainsi donc elle était à Na'helli ? Elle croyait pourtant Iliana en vadrouille... Les cadeaux, sans doute, avaient dû la faire revenir, se dit-elle.

Un sourire bienveillant lui vint aux lèvres, mais suivi assez rapidement de quelques jurons.

- Rhamaiheu elle est où ? Promis à Aislinn de garder son fourbi. Peux pas bouger d'là. Rha.

... ...

ILIANAAAAAAAAA ???

Et elle scrutait désespérément la foule.

Iliana venait de recevoir un cadeau d'Oniel, qui tentait de la consoler de son triste sort par ce geste. La petite elfe contemplait le paquet, telle une relique, sans oser l'ouvrir.

La voix de sa tante lui fit relever la tête. Apercevant Sylia qui scrutait la foule à sa recherche, elle fendit le rassemblement à sa rencontre, le paquet entre les mains.
- Tata, je suis lààà !!

Lorsque Sylia aperçut sa nièce, elle remarqua aussitôt que quelque chose avait changé dans son regard, sa démarche. Une détermination farouche se lisait dans ses yeux et son pas, de celle qui anime ceux qui se refusent à abandonner une quête, malgré le peu d'espoir qui leur reste.
Pourtant... le voile de la mort se retirait doucement de sa peau pâlie, comme si les Enfers ne l'avaient pas totalement relâchée... Et un vilain hématome au bras droit, de la taille et de la forme d'un sabot, était le témoignage de violents coups dont elle avait cherché à se protéger.

Iliana exhiba fièrement le cadeau reçu quelques temps plus tôt, un sourire éclairant son visage.
- Les Sentinelles sont vraiment trop gentils !! Non contents de protéger les gens, ils leur offrent des cadeaux, t'as vu ?!


A mesure que le sourire d'Iliana s'élargissait, celui de sa tante retombait pour se muer en une grimace involontaire.

Sylia le réalisa un peu tard, mais s'empressa aussitôt de reprendre contenance. Réflexe de malaise : elle décida de ne pas interroger la jeune elfette au sujet de la mésaventure qui avait dû la frapper, encore une fois, mais plutôt de l'encourager à continuer de faire comme si tout allait bien.
- Ah ? Et laquelle de nos valeureuses Sentinelles est à l'origine de ce présent ? Fingolfin ? Il va falloir que je l'enguirlande... maintenant mon cadeau à moi va avoir moins d'effet !

Le sourire d’Iliana s’était figé à l’évocation de Fingolfin. La voix de la jeune elfe était monocorde alors qu’elle répondait à sa tante...
- Non... C’est Oniel qui m’a offert ce cadeau... Fingolfin, lui...

Elle se mordit la lèvre, les joues enflammées, tentant de cacher son trouble, non sans mal.
- Hem... Je ne vais pas pouvoir rester, d’ailleurs... J’ai trouvé un moyen de le sauver, mais il faut que j’aille voir le golem. Si je ne me dépêche pas, il sera peut-être trop tard !

Elle dansait d’un pied sur l’autre, ne pouvant se résoudre à abandonner sa tante sans plus de cérémonie, mais tiraillée par la promesse qu’elle avait prononcée à Fingolfin.
Ses grands yeux verts interrogeaient ceux de Sylia sur ce qu’elle devait faire. Cette dernière se contenta d'un clin d'oeil amusé.
- Allez file.
- Merci ! On se reverra vite !

Et effectivement, les deux Leïthael se retrouvèrent quelques lieues plus loin dans la forêt des Cendres, alors qu’Iliana venait de contacter Dace Tanuil, lui communiquant les informations qu’elle avait obtenu d’Orime, et le plan qu’elle avait imaginé pour libérer Fingolfin de sa malédiction, à l’aide du Globe et du Golem.

Au terme de nombreuses et nébuleuses tractations qui avaient échappé au regard de sa nièce, Sylia lui offrit à son tour un cadeau (cadeau qu’elle n’ouvrit que bien plus tard, lorsque la curiosité finit par prendre le dessus sur la politesse), peu avant que les deux elfes ne se mettent en route vers la grotte perdue au milieu des sables, grotte qu’elles allaient rallier rapidement au vu de leurs capacités de sprinters.


Pour autant, la route n’en était pas moins semée d’embûches : le Roi des Nains en personne, ainsi que des Olympiens, rodaient. Iliana lança l’alerte : ces derniers étaient déjà blessés... pour ne pas dire mourants.

Et là, chers petits amis, il se passe une chose extraordinaire.

Imaginez notre héroïne, bourdon à la main, regard affûté, lèvres à peine scellées, prête à incanter le sort qui mettra fin aux jours de l’ennemi agonisant - et surtout fin à la longue liste de malmoule qui la poursuit depuis sa naissance... - imaginez donc... qu’elle se fasse chiper son instant de gloire.
Si.

- Thranduil !! Non, attends... Ah. Trop tard.

Toutefois, un autre olympien était encore debout, bien qu’en meilleure forme. Celui-là a fini en piteux état après qu’elle eut déchaîné une vague de froid digne d’une ère glaciaire.

Deuxième événement extraordinaire, que vous avez sûrement relevé ! Iliana vient, pour la première fois, de réussir à attaquer un ennemi.
Et en plus, elle est encore en vie !

Couronnant le tout, Thranduil, pour se faire pardonner, offrit à la jeune elfette un bouquet de violettes (ah... préparez-vous à une nouvelle chanson d'Iliana bientôt, ça m'inspire, ces rimes...), qui, tout sourire, décréta que ça allait pour cette fois, avant de chuchoter à l'oreille de sa tante...
- Les gens de la famille Elanessë sont vraiment gentils ! T'as vu les jolies fleurs !!

Mais revenons-en à sa quête.

Dace Tanuil avait finalement répondu à sa proposition. Il avait été informé de l’alternative offerte par Orime, avait même tenté de la mettre en oeuvre, mais le Golem s’était vite détourné du Globe pour protéger le filon de mana laissé à nu. Finalement, la Sentinelle se refusait à donner la puissance du Golem à un mage olympien, malgré sa volonté de sauver Fingolfin de sa condition.

« Je garde consciencieusement l'objet jusqu'au moment de le rendre à mon collègue et espère trouver un autre moyen de le sauver.

Au nom des Sentinelles, je tiens à vous remercier de votre aide pour sauver l'un des nôtres. Nous ne l'oublierons pas.

Dace Tanuil »


Après toutes ces émotions (...) et une rapide réflexion sur son avenir en tant que guerrière -"Finalement, la paix, c’est bien aussi."- Iliana entra dans la grotte d’un pas décidé.
Elle mit un temps à s’habituer à la pénombre, clignant des yeux. Quand elle parvint enfin à discerner les contours de la grotte et de ceux qui y étaient, elle fut prise d’un mouvement de recul.

Le Golem se dressait au milieu de la caverne, masse monstrueuse qui semblait même surpasser les géants présents en taille. Les traces de sang qui maculaient le sol par endroit laissaient supposer qu’il les surpassait également en force...

A force de reculer, Iliana trouva la paroi de la grotte derrière elle. Réussissant finalement à détacher son regard du Golem, elle aperçut Thranduil Elanessë, auprès de qui sa peur se dissipa doucement.


Il fut rapidement décidé - bien qu’un peu moins rapidement exécuté - que le Golem devait être emprisonné dans les Glaces. A cet effet, les mages les plus puissants devaient former un cercle autour de la créature, pour que l’effet de leur magie se démultiplie.

Tour à tour, Titania, Iliana, Kiba, Nippalur Hal’Uechïr, Feanaro Elanessë, Kelian Leïthael, Tawy et finalement Thranduil Elanessë (générique dans l’ordre d’apparition du film... XD) s’appliquèrent à emprisonner le Golem dans une gigantesque gangue de glace, lors d’un rituel qui leur prit plus d’une demi-journée.

Iliana avait déployé toute l’énergie dont elle était capable. Ses mains et ses avant-bras s’étaient peu à peu recouverts d’une fine couche de givre qui se solidifiait d’heure en heure. A terme, toute sa peau était recouverte par le gel, et elle s’éloigna avec peine du Golem, frigorifiée.

La majeure partie des 8 mages souffraient également : l’hypothermie frappait les plus faibles, de simples engelures marquaient les mains des plus expérimentés.

Recroquevillée dans un coin de la grotte, Iliana recouvrait lentement des forces, observant du coin de l’œil le regard du monstre qui perçait à travers sa prison.
Quant elle put remarcher sans douleur, elle proposa son aide : le filon de mana était désormais accessible sans danger, et il fallait des porteurs.

Elle emplit son sac de précieux cristaux, et interpella sa tante, restée dehors.
- Tata ! On a besoin de toi !


(A suivre... Y’a encore matière à raconter, mais je m’endors sur l’ordi, là )

Le premier convoi de porteurs de cristaux, composé de Here'al Tanuil, Sylia et Iliana revint à Na’Helli sans encombres.

Si l’on excepte les tympans des premiers, bien entendu.

(A fredonner sur l’air de « La lettre » de Renan Luce...)
« J’aiiiii reçu des violeeeettes, il y a deux jours peut-êtreeee...
Cadeau du sieur Thranduil, comme excuses me dit-il.

Léééégèrement parfumées, petits pétales violets,
J’aurais du, ces violeeeettes, les refuser peut-être...

Maaaaaais moi je suis une elfette, qui aime bien ce genre de choses !!
Jeee veux bien qu’il m’en r’donne, là ou demain, c’est comme il veuuuuut ! Pa ya pa pa pa pa ya pa !

C’est cooomme il veuuuut !! Pa ya pa pa pa pa ya pa !»

Heureusement pour eux - et aussi pour la survie d'Iliana à plus ou moins long terme - elle finit par se taire, muette devant la beauté du paysage.


Le crépuscule tombait doucement sur la Forêt des Cendres, les dernières lueurs du soleil nimbant le Sanctuaire en construction. Arrivée aux portes de la ville, la petite elfe aperçut Fingolfin, qui travaillait d’arrache-pied à sa réalisation.

Elle sourit, se promettant intérieurement d’aller l’aider au plus vite.

Le contraste de l’ambiance en ville était saisissant. La dernière fois, elle fourmillait de rires, de cris et de gens ; désormais le calme était revenu au sein de l’antique ville elfique.


Iliana marchait d’un pas tranquille jusqu’aux Grandes Halles quand elle releva le regard intrigué de sa tante. Celle-ci observait un jeune elfe avec insistance, mais lorsqu’elle remarqua que sa nièce les considérait tous deux tour à tour, elle s’éloigna, marmonnant qu’on ne pouvait plus poser les yeux quelque part tranquillement.

Pressée de donner ses cristaux à la ville, la jeune elfe ne releva pas mot, et se hâta de vider son sac aux Halles.

Ensuite, apprenant que l’Université de Magie était en rénovation, elle choisit d’aller voir de plus près où en étaient les travaux : ceux-ci étaient presque achevés.
Elle posa ses mains sur l’édifice, et murmura une incantation. Un rai lumineux, partant de la base, rallia le sommet en quelques secondes. Elle se recula, satisfaite, et cria à l’intention des elfes présents :
- L’Université de Magie est de nouveau ouverte ! Je viens d’en achever la construction !


Et alors qu’elle prenait conscience que ce qu’elle avait réalisé ces derniers jours - aider à emprisonner le Golem, amener les cristaux jusqu’à Na’Helli, et poser la "dernière pierre" de l’Université - représentait à la fois la confirmation que la magie était la voie qu’elle devait suivre, mais aussi son retour parmi les siens après tant de temps passé loin d’eux ; elle frissonna, percevant un regard posé sur elle, ainsi que le malaise de cette personne.

Paupières closes, elle huma l’air.
- Ce parfum...
Oh oui, c’était certain, elle connaissait cette senteur, même si elle devait faire appel à de très vieux souvenirs enfouis dans sa mémoire pour en retrouver la source, les souvenirs d’une enfance lointaine... Ce parfum... C’était celui de...
Rouvrant subitement les yeux, elle scruta la foule, nerveuse.

Pris de panique, l’observateur tentait de cacher sa présence... Ce qui s’avéra être le meilleur moyen de se faire remarquer, en réalité.

Iliana suivit du regard l’elfe qui tentait de s’y dérober. Il portait un bandeau noir sur son oeil droit, mais elle distingua nettement l’autre, qui reflétait son affolement.
Presque inconsciemment, elle s’approchait de lui à pas lents, l’esprit troublé par le doute.
- Ces yeux...

L’image de l’elfe actuel se superposait à celle d’un flash-back, non... le doute n’était pas permis... C’était lui...

[ HRP:// Mignonne comme tout cette chronique ! = )

Je retiens surtout que LA Famille Elanessë est gentille, car on pourrait finir par penser l'inverse en écoutant d'autres sources !

Par contre, j'ai beaucoup aimé aussi la fin du suspens grâce à Thranduil ! ^^

Mais me voila maintenant plongé dans le doute... Mais qui est ce "il" ?!

La suite ! ://HRP ]

Moi je sais, moi je sais qui c'eeeeest !!!
En fait, il ne s'agit ni plus ni moins d... *croise le regard indigné de sa nièce*
...
Héhé, hem, j'aime beaucoup, comme toujours. Vivement la suite !

C'est lassant, c'est toujours parfait quand tu écris

Fingo > On notera surtout que les membres de la famille Elanessë qui font partie des Sentinelles sont donc les plus gentils, car ils cumulent la gentillesse des Sentinelles à celle de leur famille
(Ah on me signale dans l'oreillette que tu es le seul qui réponde à ces deux conditions ! XD)

Sylia > *Range la massue dans son dos, sourire angélique aux lèvres* Merci tataaaa !!

Thyrias > Flatteur
(Merci )