Retour vers Ordenum | |
Topic visité 202 fois Dernière réponse le 03/03/2008 à 11:33 |
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En contrebas, commençait à se découper un paysage verdoyant, contrastant avec l’imposante masse rocheuse située un peu plus à l’est. Des terres arables, certaines déjà labourées, d’autres foisonnant de céréales en tout genre, garnissant le paysage d’une étincelante robe dorée. Des arbres disposés en rangs serrés, des baies sauvages… Sous le soleil de plomb, bêtes et hommes travaillaient d’arrache pied afin de garantir un avenir prospère à leur activités mercantiles des mois à venir. Le spectacle était d’une banalité affligeante mais à en croire le large sourire suspendu aux lèvres de la jeune olympienne, il prenait pour elle une toute autre dimension.
La maigre agglomération d’Ordenum s’étalait à l’horizon. Une fumée épaisse s’échappait d’une bâtisse, trahissant l’activité du forgeron. Les imposantes colonnes, érodées par le temps et les batailles, encadraient toujours les portes d’ébène massif dans lesquelles s’engouffrait un flot incessant de voyageurs, d’artisans, de paysans, de guerriers… Les étables, toujours aussi vieillottes, étaient surchargées de chevaux qui se bousculaient pour accéder à l’abreuvoir. Aelia contempla longuement le panorama qui s’offrait à ses yeux. Recluse dans la solitude, dans l’exil, elle n’avait plus foulé ces terres depuis bien longtemps. Le soleil déclinait, embrasant bientôt le ciel d’azur. L’activité en contrebas diminuait elle aussi et le doux crépuscule s’installa insidieusement répandant la pénombre sur les terres fertiles. La lueur dansante des flambeaux, uniformément répartie sur les murailles de la cité, parvint rapidement aux yeux de l’olympienne lui rappelant d’agréables souvenirs, insufflant à son esprit un curieux mélange de remords de nostalgie. Ses souvenirs lui revenaient en bribes, réminiscences d’un passé paisible de jeune citoyenne Ordenienne et d’apprentie mage. Un temps où les Chevaliers Noirs, dirigés par Slash, faisaient régner l’ordre et la sécurité, arpentant les rues pavées dans leurs sombres habits. Un temps où Siria et Heldria étaient à ses côtés, où l’insouciance de leur jeunesse laissait libre court à leurs élucubrations, leurs projets les plus fous. Aujourd’hui la réalité est tout autre… Ordenum, bien que prospère en apparence, traverse une crise sans précédent. Les Chevaliers Noirs ne sont plus. Le pouvoir s’est vu décentralisé. L’autorité a été octroyée de droit à Lardanium. « Quelle honte… » Murmura Aelia offusquée par l’intervention de l’empire dans les affaires d’Ordenum. « C’est Ackron qui doit être satisfait! Débarrassé des CNs… » maugréa t’elle de plus belle tout en s’aménageant un lit de fougères dans un taillis à l’écart du chemin et des regards. Ses nombreux voyages dans le Styx lui avaient appris se montrer prudente. Elle qui avait flirté avec les limites de la traîtrise, qui s’était éprise d’amitié, de tendresse pour Galaad…Un Lanraaz… Elle l’accompagnait, se battait à ses côtés, pansait ses blessures, telle une muse choyant son héro. L’olympienne avait enveloppé de dévouement ses velléités individuelles, mais les échos de plus en plus distincts d’une Ordenum sur le déclin, ravivaient en elle une honte mêlée au désir de se racheter, de contribuer au rétablissement de la ville de son enfance. Malheureusement il était encore tôt pour rentrer. Elle se ferait lyncher, à coup sûr. C’est ainsi qu’Aelia contempla, une poignée de jours, sans se lasser, le quotidien monotone des fermiers Ordeniens, attendant son heure… |
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HRP : très joliment écrit... et puis on a besoin de toute les bonnes volontés à Ordenum (qui, j'ose espérer, n'est pas aussi décadente). [Ambassadeur d'Ordenum] |
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Rentre bien Aelia, en esperant se revoir un de ses jours... Galaad Lanraaz, nain à taille variable: minuscule pour les géants, petits pour les Olympiens, Elfes et Hommes Sauvages, et... Grand pour les lutins. Faites vous votre propre idée.
Une hache? CQFDTC (Ce Qu'il faut dans ton ...) |
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HRP: Ne t'en fais pas ça viendra à coup sûr^^ |
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…Les jours passaient, insaisissables, et la vie menait son train dans la cité, alors que la recluse vivait tapie au milieu d’un vulgaire bosquet. Elle n’en pouvait plus de cette situation. Elle sentait un besoin impérieux, hégémonique, s’emparer de son esprit. Une envie de crier, de hurler sa présence, de rentrer parmi les siens, de retrouver sa vie d’avant.
Ses vagabondages l’avaient privée de cette vie citadine qu’elle affectionnait tant. Les débats, les marchés, les soirées animées dans la taverne, son foyer, la bibliothèque, ses amis…Même les ivrognes qui jalonnaient les rues lui manquaient. Saisissant son dernier morceau de parchemin, Aelia entrepris d’écrire une missive à l’actuel ambassadeur d’Ordenum, Hérik, réputé par delà les frontières pour sa propension déconcertante à se montrer humble vis-à-vis des autres peuples. Il me comprendra sûrement se dit elle comme pour se rassurer. Avec une appréhension non contenue, elle attendait une réponse. Lorsque qu’un volatile apparaissait au loin, le cœur d’Aelia battait la chamade. Les heures passaient. Soudain, un oiseau s’approcha plus que les autres et vint se poser sur son épaule. Impatiente, elle ne prit même pas la peine de libérer le messager, du parchemin qu’il acheminait. Contraint à rester cloué à terre, il lui donnait des coups de bec rageur sur les bras. Elle s’en moquait, d’autant plus que les nouvelles étaient excellentes. La réaction d’Hérik était plutôt positive. Il voulait cependant en savoir davantage sur son parcours, les raisons de son départ, et celles de son retour… Tendue à l’idée de lui avouer ses plans, Aelia fut bientôt envahie par l’inquiétude en apercevant Herik se diriger vers elle. Il avait probablement du observer la direction dans laquelle son oiseau était parti. L’homme, élancé, était suivi d’une jolie olympienne, probablement son assistante. La discussion qui suivit fût salvatrice. Aelia avait obtenu le Visa tant convoité pour pénétrer dans la cité. Tout se serait parfaitement déroulé si Sayuri, la jeune femme à la chevelure blanche, n’avait pas tenté de désapprouver la décision de l’ambassadeur. Les échanges furent houleux et la magicienne dû se contenir pour ne pas donner une correction, une leçon d’humilité à cette fille trop entreprenante. Quoi qu’il en soit, elle passa quelques minutes après, les imposantes portes de la ville, prête à se faire pardonner, à affronter son destin… |