Le nain et L'olympienne | |
Topic visité 191 fois Dernière réponse le 31/03/2008 à 19:33 |
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[NOTE: Bien que posté après,le recit qui va suivre s'est déroulé avant celui relaté dans la chronique "retour vers Ordenum". ]
Le soleil se couchait déjà derrière le haut plateau montagneux de Kazad a Gorog. Une olympienne à la suite d’un nain visiblement agité progressaient péniblement à travers un chemin de plus en plus étroit et accidenté. La respiration haletante et saccadée, la jeune femme peinait à suivre l’allure imposée par le guerrier. Ce dernier était occupé à ruminer sa colère contre les sauvages qui les avaient assaillis dans la journée. Il levait les poings, frappait dans ses mains avec vigueur et semblait proférer des paroles plaisantes car l’olympienne souriait malgré sa souffrance. « …jte les aurais envoyé bouffer de la caillasse ailleurs ceux là » « Tu les as vu ? Non mais, c’est pas une façon de se battre ça !! Des poltrons, des bouffeurs de limaces, des paillassons vivants !! Voilà ce que c’est !! » Entre deux envolées tragi-comiques, le nain se répandait en excuses, regrettant de ne pas avoir pu protéger davantage sa camarade. Amusée, attendrie et irrésistiblement attirée par le côté profondément sincère du nain, Aelia continuait de le suivre, les mains plaquées contre son abdomen suintant de sang. Le crépuscule s’installa, si bien que les deux acolytes furent contraints de faire une halte pour la nuit. Le flanc de la montagne, escarpé, offrait d’innombrables refuges naturels. La végétation était pauvre et semblait avoir du mal à prendre racine dans une terre rocailleuse d’où émanait une vague odeur soufrée. Un léger bruissement trahissait la présence d’une source d’eau, s’écoulant inlassablement, indifférente aux minutes qui passaient. Aelia ne pouvait se détacher du temps. Chaque seconde qui passait était synonyme de souffrance, ses muscles se tétanisant à force de douleur, son sang se répandant sur la terre stérile… Galaad entrepris de faire du feu. Il vint ensuite au chevet de l’olympienne, assise. Il la fixa de ses yeux perçants. On pouvait à peine les distinguer derrière ses sourcils hirsutes. D’un air grave, face aux grimaces répétées de la magicienne, il annonça : Retire ta tunique, je vais examiner ça… Quelque peu interloquée et gênée la jeune femme ne bougea pas. L’effet de surprise sans doute. Il répéta avec douceur les mêmes mots et lui adressa un sourire bienveillant. Le teint rougissant, Aelia retira sa tunique, dévoilant une plaie béante s’étalant largement sur son abdomen. La jeune femme avait perdu beaucoup de sang. Galaad entrepris de mobiliser ses maigres compétences curatives et, avec une délicatesse peu commune, appliqua une curieuse mixture sur la blessure de sa compagne. C’est à base de plantes médicinales lança Galaad voyant le regard interrogateur d’Aelia. Il s’afféra ensuite à confectionner une sorte de contention pouvant rapprocher les berges de sa cicatrice et limiter les pertes de sang. La besogne achevée, Aelia gratifia le nain d’un large sourire et d’un tendre baiser, évocateur de son soulagement et de l’estime qu’elle avait pour le guerrier. Puis elle déclara : Je vais me laver… Ca fait un moment que je n’ai pas pris soin de moi. Voyant le regard inquiet de Galaad elle ajouta Ne t’en fait pas j’ai aperçu un point d’eau en contrebas, je serai vite de retour Le nain acquiesça et laissa sa protégée s’éloigner à contrecoeur. TO BE CONTINUED |
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Immergée dans un bassin, probablement creusé par l’érosion, la jeune femme commençait à se détendre malgré la douleur lancinante de son abdomen.
L’eau qui émanait d’entre les roches était étonnamment chaude et limpide. Le ciel était nuageux, laissant entrevoir par moment le scintillement des étoiles. La douce mélodie des rapaces nocturnes et le clapotis incessant de l’eau berçaient l’Olympienne. Sur la surface ondulante du bassin apparaissait un visage fatigué. Sous ses yeux s’étalaient de larges cernes et sa peau avait perdu tout son éclat. Ses cheveux blancs, souillés de fange, étaient malodorants et agglutinés en paquets. Ce reflet rappela à l’Olympienne à quel point elle s’était négligée ces derniers temps. Agacée, elle frappa la fine pellicule d’eau du plat de la main dispersant ses contours déplaisants. Depuis quand avait-elle quitté les terres de l’Empire ? Combien de temps s’était écoulé depuis sa rencontre avec Galaad ? Subrepticement, les songes envahirent la magicienne. … Le temps où Ordenum était encore sa patrie lui semblait si loin. Ses virées matinales aux abords de la cité. Ses entraînements musclés en compagnie de Siria et Heldria… C’est à cette époque qu’elle rencontra le nain pour la première fois. Venu engager un duel contre Heldria avec qui il entretenait une liaison cordiale, le guerrier l’avait également saluée d’une voie joviale. Il obtenu pour seul retour un dédain ouvertement affirmé et de vives remontrances à l’égard d’Heldria qui avait eu la piètre idée d’organiser la joute ici même. Heldria ! Tu veux te faire tuer ?! Mais voyons, c’est un Quatarite !! Et en plus… c’est un nain !! Faire ça à Ordenum en plus… Aelia était hors d’elle. Son teint avait viré au cramoisi et elle jetait de furieux regards à l’étranger qui arborait toujours un sourire sincère. Quelques secondes plus tard, Aelia avait été désignée à ses dépends arbitre du duel et les deux protagonistes engagèrent l’opposition avant qu’elle puisse manifester la moindre contestation. Elle profita de l’occasion pour faire preuve d’un manque d’impartialité évidente en faveur de l’Ordenienne, et à l’occasion balancer deux où trois sarcasmes lorsque les assauts du nain s’avéraient infructueux. Le temps passait, Galaad continuait d’arborer sa bonne humeur malgré les injures, si bien qu’elle commença à trouver son propre comportement exécrable. A y réfléchir, le guerrier s’était montré poli, courtois et n’avait fait preuve d’aucune agressivité déplacée. Il ménageait même Heldria qui commençait à faiblir sous ses assauts. Enfin, il ne ressemblait en rien au « barbare sanguinaire amputé de conscience » décrit dans les ouvrages Impériaux pour caractériser le Hors la Lois. Le duel touchait à sa fin et Aelia avait stoppé tout sarcasme se contentant d’admirer l’incroyable passe d’arme qu’entreprenaient les deux combattants. Elle se surprit même à penser que le nain aurait très bien pu faire office de camarade idéal si jamais devint elle un jour aveugle… Trop fière, elle se garda bien à l’époque de révéler à quiconque ces pensées indignes de tout bon citoyen de l’Empire et se contenta de ressasser son mépris envers ce nain. Galaad… … TO BE CONTINUED2 |
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Des effluves de vapeur émergeaient en volutes du bassin contrastant avec la fraîcheur d’une brise naissante. L’air lui caressait le visage, faisant onduler ses cheveux humides. Une curieuse odeur boisée, d’humus, lui parvenait aux narines.
Embarquée dans les méandres de sa mémoire, Aelia songeait de nouveau… Une énième guerre contre Quatar… Le contingent Olympien avançait, d’un pas conquérant et assuré. Cette fois ils allaient mettre une bonne raclée à ces chiens de Hors la Loi. Arrivés sur la berge de la rivière des glaces séparant Lardanium de Quatar, ils progressèrent prudemment. C’était un endroit idéal pour tendre une embuscade. Les rangs se resserrèrent et les soldats étaient à l’affût du moindre mouvement suspect aux alentours. La brume se dissipa, dévoilant sur l’autre rive une formation Quatarite ridicule en nombre. Enorgueillis par leur surnombre, les généraux Impériaux lancèrent l’assaut, ordonnant aux troupes de franchir la rivière. Impatiente, Aelia s’était lancée en première ligne, traversant le cours d’eau à la hâte. Les Quatarites étaient étonnamment calmes et lorsque qu’Aelia fût assez près, elle reconnut parmi eux Galaad. Ce dernier aperçut l’Olympienne et s’avança de quelques mètres. Il semblait confondu et chagriné. Soudain, à la surprise générale il hurla à l’intention d’Aelia : FUIS !!!! C’EST UN PIEGE !!! ILS VONT BALANCER DES GR….aaaooorrrr L’un des quatarites lui asséna un violent coup qui lui coupa le souffle T’ES TARÉ !! TU VEUX PEUT ETRE QU’ON T’ENVOIES DANS LA RIVIERE AVEC EUX !!? Troublés par cette altercation, certains Olympien rebroussaient chemin tentant de rejoindre la berge, d’autres continuaient à fondre vers le contingent Hors la Loi, mais il était trop tard… Une nuée de grenade vint atterrir dans les eaux peu profondes de la rivière emportant des jambes, des bras, des têtes, des cris dans une déflagration à en vriller les tympans. Aelia n’eut le temps de fuir. Le souffle de l’explosion l’emporta une nouvelle fois vers le royaume d’Hadès. Lorsqu’elle s’éveilla, ses souvenirs avaient du mal à s’organiser. Ils revenaient par bribes mais rien n’arrivait à s’assembler. Seule l’image de Galaad lui apparaissait clairement… Un signe du destin ? |