Legends of Olympia : La Litanie du Passé - Le refuge d'Hermès.
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Le refuge d'Hermès.
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Dernière réponse le 10/06/2008 à 14:35

olymp Par Lujan Falk  le 27/05/2008 à 22:46

Je Rêve.
Voilà longtemps que cela ne m’était plus arrivé. En fait depuis la fin de la guerre contre Quatar. La campagne s’était montrée dure et les batailles, acharnées. La prise de la ville n’avait pas été une mince affaire également. Mais tel est le prix à payer et à vivre lors d’une guerre et surtout après une guerre.

Je me vois dans mon lit en train de dormir. Etrange me dis-je. Je dors dans mon rêve. Je reconnais mon appartement. Le bureau où règne un désordre impressionnant et où la petite bougie et prête à rendre son dernier ”souffle”. En plein milieu et sur un parchemin à moitié commencé, une plume dont le bout rempli d’encre commence à sécher.
Je m’approche de la fenêtre ouverte dont la vue me plonge à même la grande place principale, là où continue la route qui mène vers le palais impérial. Il y a foule. Partout des olympiens qui s’activent à leur train-train quotidien. J’aperçois sur la gauche un jeune gamin poursuivit par un marchand d’orange. Alors que celui tourne à un angle de rue, un autre gamin lui fait un croc-en-jambe puis s’échappe en rigolant. Amusé, je me mets à penser que les gamins pourraient mieux faire la loi dans cette cité. Un couple d’oiseau attire mon attention. Après un joli ballet dans les airs, il vient se poser dans l’arbre le plus proche et je le perds de vue. Mon regard se pose de nouveau sur la gauche de la place et à ma grande surprise, je surprends le gamin de tout à l’heure en train de se faire tirer les oreilles par le marchand. A côté, je crois reconnaître l’uniforme de la milice. Je reviens immédiatement sur ma dernière pensée. Les gamins ne sont pas encore les maîtres de la rue !
Je m’éloigne de la fenêtre et me retourne de façon à me contempler sur le lit. Bizarrement, je me trouve plutôt agité. Je dois certainement faire un mauvais rêve. Pris de curiosité, je m’approche de moi et commence à ne faire qu’un avec lui, comme si mon âme retournait dans son corps.

Une flèche me frôle le visage et je la vois terminer sa course sur un arbre devant moi. C’est quoi ça ? Je tente de me retourner légèrement afin de voir qui a osé me tirer dessus et à mon grand étonnement aperçois Hermès.
”Ne t’arrête jamais de courir et ne te retourne pas !”
J’obéis. Je me concentre et me rends à présent compte de mes talents d’éclaireur et de ma vitesse. Instinctivement, j’évite une flèche. Le sixième sens ? L’instinct. Je continue à courir et aperçois l’orée du bois. Je reconnais cette région. Il s’agit de la forêt elfique.
Qu’est-ce que je fais là ?
Tout à coup le sol se dérobe sous mes pieds. Un gouffre de plus en plus grand apparaît. C’est fini. Je regarde devant moi et me rends compte que désormais, il ne me reste plus qu’à attendre de toucher le sol...si sol il y a. Le gouffre s’agrandit et je commence à apercevoir une lueur rouge venant de cet abîme. Non. Pas une lueur mais trois, quatre, six lueurs rouges qui s’approchent de plus en plus de moi. Je reconnais ces lueurs. Il s’agit des yeux de Cerbère, le fameux gardien des Enfers. Devant moi le gouffre n’en finit plus de grandir. Cette fois, je sais qu’il n’y a plus d’espoir. Je ferme les yeux...
...Et une impression de légèreté m’envahit. Commence est-ce possible ? Je...vole. Je regarde sous moi et aperçois les gueules de Cerbère s’approcher. Il ne m’aura pas. Je me dirige haut, plus haut encore afin de prendre de la distance. Voyant que les gueules continuent de gagner du terrain, je tente un virage serré et me retrouve à planer de tout mon corps. Voilà la solution : si Cerbère se dirige vers le haut à la verticale, je n’ai qu’à aller sur le côté à l’horizontal.
Bizarre cette sensation de planer. Je ne suis pas à l’aise. J’ai été conditionné pour avoir les ”pieds sur terre” et voilà que je me retrouve en l’air dans le vide. Je réfléchis un instant et effectue des grands pas en me tenant droit. Voilà qui est mieux. Désormais, sachant que je peux retrouver les même sensations que j’avais sur terre en l’air, je redouble de vitesse jusqu’à voir la fin du gouffre.

C’est chose faite. Je suis de retour sur le plancher des vaches. Par curiosité, je me retourne. Plus de gouffre. Plus de forêt non plus d’ailleurs. Où suis-je ? Je tente un regard perçant au-delà de l’horizon et remarque une tour blanche. Je me frotte les yeux et me concentre un peu plus. Plus de doute, il s’agit de la tour impériale de Lardanium.
Incroyable ! Je suis allé aussi vite que ça ?
Je regarde autour de moi. Je suis seul. Où donc est passé Hermès ? Hermès. Je regarde mes pieds et je remarque quelque chose d’étrange. Ce ne sont pas mes bottes. Celles-ci sont différentes. Bien sur ! A mieux les regarder, je vois deux petites ailes sortir de chaque côté. Les bottes ailées d’Hermès !
Comme on se sent bien dedans. J’ai envie de courir. Oh et puis pourquoi courir alors que je peux voler à présent ? Je ferme les yeux et me concentre. Je retrouve cette sensation de légèreté. J’ouvre les yeux et me retrouve à planer à quelques centimètres au-dessus du sol. Hum. Pas évident. Tout à l’heure c’était plus facile car j’étais déjà en l’air. Je décide de rester à même la terre et commence à courir.
Impressionnant ! Je vais vite si vite ! Je peux déjà apercevoir les murailles de la cité blanche. Je rentre par la porte Sud tellement vite que les gardes en restent cois. Heureusement que je maîtrise bien l’art de la course. J’arrive à éviter les passants, les colporteurs qui se demandent quel est cet imbécile qui ne fait pas attention où il met les pieds. Je me dirige vers mes appartements. Je suis devant ma porte. Avant de l’ouvrir je regarde de nouveau les bottes ailées. Je ferme les yeux. Je ressens à peine la fatigue. J’ouvre la porte et aperçois Hermès. Là, se tenant assis sur mon fauteuil en train de manger du raisin et de lire un livre intitulé : ”Le culte d’Hermès”.
Alors comment trouves-tu ces bottes ?
Je ne dis mot. Je ferme les yeux et secoue la tête.
Tout cela est-il réel ?
J’ouvre les yeux et me retrouve allongé dans mon lit. Je me redresse et regarde autour de moi. Mes bottes sont normales et la fenêtre est ouverte. Je m’y dirige. Dehors, les olympiens vaquent à leurs occupations quotidiennes. Par curiosité, je regarde sur ma gauche et je vois un gamin en train d’acheter une orange à un marchand qui lui sourit poliment.
Je prend une grande inspiration et affiche un léger sourire. Je me souviens de la sensation des bottes ailées d’Hermès. J’ouvre les yeux.
Bah ! Ce n’était qu’un rêve.
Je me retourne et aperçois sur mon bureau une grappe de raisin ainsi qu’un livre : ”Le culte d’Hermès”.



{Capitaine impérial}

Un de mes carreaux porte ton nom.

olymp Par Lujan Falk  le 28/05/2008 à 11:41

J’ai du mal à m’en remettre. Bien entendu, je sais les dieux capables d’offrir des signes dans les songes des mortels ou dans leur monde, sur terre. Mais tout semblait si vrai ! Je reste allongé sur mon lit. De toute façon, je suis de repos aujourd’hui. A ma connaissance, seuls les prêtres et les prêtresses sont en mesures de communiquer avec les dieux et son les plus aptes à interpréter leurs signes. Les yeux ouverts, j’écoute le vent qui vient jouer avec les quelques feuilles de papier qui traînent sur mon bureau, puis il repart comme il est venu, se dirigeant vers la foule de la grande place, comme un appel qu’on lui lançait.

Brusquement je me lève, enfile des vêtements ordinaires et sors de mon appartement. Il y a foule aujourd’hui. Je prends le temps de contempler tout ce monde qui va à droite, à gauche. Moi-même je ne sais pas quoi faire et où aller. Je souffle un grand coup puis je me mets à trottiner dans les rues vers la porte Ouest de la grande et belle cité Blanche. Bien sur j’aperçois les gardes de l’immense porte mais ne prends même pas le temps de saluer, contrairement à eux, certainement du à mon rang.

- Tu vois vieux. Pour rien au monde je changerai ma place.

- Ouais…


Je presse le pas. Ma formation d’éclaireur me permet de courir de longues distances sans ressentir les effets de la fatigue. Je souris intérieurement. Quelle chance d’avoir été formé pour ! Mon sourire disparaît. Et si ce n’était pas du à de la chance mais à la volonté des dieux. La volonté d’un dieu ? Je secoue la tête pour retrouver mes esprits. Je dois arriver à destination avant que la nuit tombe ou ne soit trop avancée.
Ordenum n’est pas aussi lumineuse que sa grande sœur mais on peut parfaitement la distinguer de loin.

Le soir tombe, la nuit avance. Arrivé à la porte, les gardes me barrent le passage, l’air méfiant. Le visage en sueur et malgré ma respiration haletante, je leur dis qui je suis. Alors ils froncent les sourcils, plus méfiants qu’auparavant. Soudainement, l’un d’eux donne une claque amicale avec le dos de sa main sur la poitrine de son collègue et me laisse passer. C’est alors que je m’engouffre dans les rues noires du bastion olympien.

Ordenum tient bien sa réputation avec l’ancienne faction des Chevaliers Noirs. Les rues sont encore plus terrifiantes la nuit. Pas un chat. Même les rats auraient peur de sortir. Du bruit. Je me retourne. Personne. Rien. Je me poste contre le mur d’une maison, derrière un vieux tonneau à moitié recouvert qui a pour mission de récolter l’eau de pluie. Je m’accroupie et attend. On a beau être olympien, venir de Lardanium et être capitaine impérial, on n’est jamais à l’abri d’une agression. J’aurai du prendre un couteau de lancer… Je lève la tête. Le bruit, à nouveau. Faible mais présent. Des pas. Oui certainement. On vient, on s’approche. Je regarde autour de moi afin de trouver quelque chose avec quoi je pourrai me défendre. Rien. Si, une pierre mais trop loin pour que je puisse la saisir sans me faire repérer. Je me blottis contre le mur dans l’espoir que mon agresseur passe sans me voir.

Miââââouuuuûû… ! Je me jette à terre et rampe jusqu’à saisir la pierre et arme mon bras en direction du bruit.

- Saloperie de chat…

Un pauvre chat, tout noir forcément. Un pauvre petit chat tout noir qui m’a foutu les frousses. Je jette la pierre et offre une caresse en guise de récompense pour la bête. Je tourne ma tête sur le côté et aperçois une ombre furtive. Des bruits de pas. On court. On s’éloigne. Plus rien. Le chat se frotte contre ma main, ronronne et miaule une nouvelle fois. Une dernière caresse et je reprends ma route en direction de l’endroit où je devais me rendre.



{Capitaine impérial}

Un de mes carreaux porte ton nom.

olymp Par Légan Falk  le 28/05/2008 à 12:34

A, j'avais pas lu cette partie ^^
Tu la postes enfin ... bien!

Le RP 'Falk' est en expansion là ^^



[Famille Falk]
La Liberté est enfin à portée !

olymp Par Lujan Falk  le 02/06/2008 à 14:44

Je regarde le bâtiment. Il est immense. L a lumière s’échappant des vitres me permirent de constater que ma cible ne dormait toujours pas. Soulagement. Je frappe à la porte, on m’ouvre. Le portier me regarde, étonné de voir encore quelqu’un debout, frapper à cette porte à cette heure. Je lui dis le nom de la personne que je souhaite voir. Un air d’exclamation s’empare de son visage fatigué. Il m’indique l’endroit de ses appartements, content de me rendre service. Bien entendu, je fis le fait que je connaissais l’endroit. Je monte les escaliers.

Me voilà devant la porte du quidam. Je frappe. J’attends. Rien. Je frappe à nouveau en insistant. Cette fois-ci j’entends du bruit. On déverrouille la porte et on me regarde, surpris.

- Sire Lujan ! Que faites-vous ici ?

- Bonsoir Hérik. J’ai besoin de vous parler.


Il m’invite à entrer et m’indique un siège où m’asseoir, ce que je fais. Me propose à boire, ce que j’accepte.

- Excusez moi du désordre. C’est que je ne m’attendais pas à votre visite… Et puis, tellement de travail à faire, à terminer… Il soupire.

- Ce n’est pas grave Hérik. Je bois une gorgée. Comment ça se passe à Ordenum ?

- La vie reprend son cours tout doucement.
Il me regarde droit dans les yeux et m’offre un léger sourire. Mais je suppose que vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour prendre des nouvelles d’Ordenum à une heure aussi tardive…

Je lui réponds par le même sourire.

- Exact. Décidément, on ne peut rien vous cacher. Je comprends votre poste au vu de votre perspicacité.

Il sourit et boit une gorgée. Il ne dit mot. Je me doute qu’il attend de savoir ce qui m’amène ici. Rien de plus normal après tout.

- J’ai fait un rêve.

Il me regarde avec un visage neutre. Bien entendu, il se doute qu’il ne s’agit pas d’un simple songe.

- Hermès m’est apparut en songe. Le visage de l’ambassadeur s’illumine. Au début j’ai pris cela comme un simple rêve sans prêter trop d’importance à la présence du fils de Zeus. Mais… Je baisse alors le regard en marquant un temps d’arrêt. Après un petit laps de temps de silence – Herik a en effet accepté ce silence- je le regarde une nouvelle fois dans les yeux. Mais la fin de ce rêve est plus qu’étrange.

Herik se leva et se dirigea vers son bureau. Je le vois fermer ses cahiers, ranger des papiers, fermer son encrier. Après avoir finit son petit rangement, il revient s’asseoir.

- Racontez moi votre rêve, capitaine. S’il vous plaît.

Je m’y attendais. Herik voue un très grand dévouement au dieu messager. Dévouement accentué de part son rôle d’ambassadeur et de sa formation d’éclaireur avant tout. En effet, bien qu’ambassadeur, tout citoyen de l’Empire a reçu par obligation une formation militaire. Pour tous les projets que l’ordenien avait en tête, cette formation lui permettait de s’approcher le plus près de son but. Avec le temps et de part l’obligation impériale de connaître et de vouer un culte pour les dieux, il s’est pris de passion pour le dieu messager. Ce rêve, cette apparition divine était pour lui une aubaine. Bien que la divinité ne lui soit pas apparut, lui raconter ce rêve lui permettrait d’en savoir plus sur Lui. Et peut-être…

- Je me souviens…Je m’enfonce alors dans le fauteuil, mes yeux commencent à partir dans le vague. Oh oui ! Je me souviens.

Je lui raconte tout dans les moindres détails. Ma double présence du début, la forêt elfique, la course folle avec les bottes bénies d’Hermès, mon réveil en la présence d’Hermès, mon réveil, le vrai. Plusieurs heures se sont alors écoulées. La nuit avait bien avancé et la bouteille, bien diminuée.

- Avez-vous toujours ce livre, Lujan ?

- Bien sur ! Il est rangé à l’abri dans mon appartement. Pourtant, je ne l’ai pas encore ouvert. Je voudrai être sur de ce qui se passe avant de faire quoique se soit. Bien que cette apparition était plutôt bienveillante, je ne voudrai rien faire qui puisse mécontenter Hermès.

- Et vous avez peut-être bien fait. Pourquoi m’avoir raconté tout cela…à moi ? Je veux dire par là qu’il y a des personnes bien plus compétentes que moi dans la religion. Bien que nos prêtres et prêtresses les plus doués restent ceux du dieu des dieux, je ne doute pas une seule seconde qu’ils auraient pu répondre à tous vos questionnements.

- J’y ai pensé. Quand je suis sorti de chez moi, instinctivement, sans raison, je me suis dirigé sur la route d’Ordenum. Et mes pas m’ont guidé jusqu’à vous. Peut-être un autre signe…


L’ordenien me regarde sans rien dire. A en juger par son comportement et son air, il devait être en pleine réflexion. A mon tour, je respecte son silence et ne dis mots. Il se met à parler au moment où j’amène mon verre aux lèvres.

- Je suis tenté de croire qu’Hermès vous a choisi pour mener à bien une mission, Lujan. A ces mots, je garde mon verre aux lèvres. Je me doute trop bien de ce qui va suivre. Il vous en revient donc de la mener à bien car il s’agit là d’une mission divine. Voilà qu’il m’adresse un sourire qui, à en juger par son expression, doit en dire long. Et s’il vous a choisi c’est parce qu’il sait que vous n’échouerez pas, tout comme j’en suis convaincu. Voilà, c’est dit. Autre chose encore ? Cependant, vous ne devez pas être seul. D’après votre récit, je pourrais en déduire que je suis destiné à vous aider. Je n’ai pas la prétention de savoir interpréter les signes divins. Mais dans tous les cas, si jamais vous avez besoin d’aide, vous pouvez compter sur moi.

Je repose mon verre et prends le temps d’analyser ce qui venait d’être dit. Je m’adosse une nouvelle fois dans le fauteuil et amène mes mains doigts croisés au niveau de ma bouche. Je réfléchis.

- J’irai voir les prêtres de Lardanium et leur demanderai conseil.

- Excellente idée. Mais demain. Aujourd’hui, il est trop tôt pour que vous puissiez partir. Laissez moi vous montrer le lit d’ami.


Je lui adresse un sourire en inclinant la tête et nous nous levons. Qui sait, peut-être qu’Hermès viendra me guider dans un de ces rêves…



{Capitaine impérial}

Un de mes carreaux porte ton nom.

olymp Par Lujan Falk  le 10/06/2008 à 14:35

Je me réveille avec le soleil. A mon grand regret, aucun souvenir d’un rêve, aucun souvenir d’un signe d’Hermès. Je me frotte le visage avec mes mains et essaye de faire le point de ce qui s’est passé. Je me rappelle de notre conversation avec Hérik hier. Pas d’hésitation. Il me faut retourner à Lardanium. Je me lève, me prépare. Hérik était déjà parti en laissant sur la table de quoi prendre un petit déjeuner convenable. Décidément, il ne connaissait jamais de repos. Une fois près, je descends, me retrouve sur le palier du bâtiment. Je regarde autour de moi, comme a mon habitude, puis me mets en route.

La journée sera belle. Il ne fait ni trop chaud ni trop froid et le petit vent agréable que m’envoie Eole me permettra certainement de faire plus vite le chemin du retour que celui de l’aller. J’aperçois quelques citoyens paysans en train de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Un peu plus tard, je croise une patrouille. Nous nous saluons et nous arrêtons. Je leur demande si tout se passe bien, ils me répondent que oui. Après quels échanges amicaux, je reprends ma route en direction de la capitale blanche.

Les portes de Lardanium sont impressionnantes. Elles sont capables d’éblouir quiconque s’en approche par temps ensoleillé. Nos architectes ont vraiment fait un travail remarquable. En plus de la beauté, elles sont faites de métal tellement poli, travaillé que leur rôle défensif en devient même offensif. Pas étonnant que Lardanium est si difficile à prendre. Je rentre à l’intérieur de la cité et me dirige sans plus attendre vers l’un des bâtiments les plus imposants, les plus beaux, les plus respecté de la cité : le temple de Zeus.

J’en ai des frissons. Je me trouve devant les marches du temple. Cinquante marches longues d’une douzaine de mètres. Sur le côté de ces marches à intervalles réguliers, des flambeaux dont l’envergure dépasse la carrure d’un nain. Jours et nuits, les flammes illuminent et éclairent toute la place. Je monte. Me voilà arrivé sur la place de transition entre l’intérieur et l’extérieur. Elle est faite toute de marbre. Sur chaque plaque de marbre, un motif toujours différent(s) des uns et des autres aux couleurs différentes à chaque fois également. Je n’arrive toujours pas à croire que cette place pourrait facilement abriter un quart des commerçants lors du marché sur la grande place. De chaque côté et tout autour du temple, une statue de chaque divinité de l’Olympe, à commencer par Hadès et Poséidon frère de Zeus et juste au milieu de la place, deux statues, une d’Héra, épouse de Zeus et une du dieu des dieux. Je les contemple avec admiration et avec respect. Auprès de ces statues, une fontaine de part et d’autre. Autour de moi, des prêtres et prêtresses amis aussi des citoyens venus prier ou faire leurs offrandes. Je me dirige vers l’entrée.

L’entrée. Douze colonnes hautes d’au moins vingt mètres. Modèle de type corinthien, faites de marbres bien entendu, elles donnent l’impression de changer de couleur selon l’angle d’où nous les regardons et selon l’inclinaison du soleil, le plus beau moment où nous pouvons les contempler reste celui où le soleil se trouve au zénith dans le ciel. Juste devant, deux flambeaux comme dans les marches. Les flammes changent de couleur passant du orange au bleu, des fois on peut y voir un léger vert.

Je rentre. Que dire de l’intérieur ! La périphérie du temple n’est autre qu’un corridor continue où l’on peut trouver appartement et toutes sortes de salles. Tous les cinq mètres une colonne semblable à celles de l’extérieur. Entre chaque colonne, un flambeau. Le sol, des carreaux de marbres finement décorés. Le plafond, sculpté de motif rendant honneur à la splendeur de Zeus. Au centre du temple, la cour. Ouverte, elle a été construite au millimètre près afin que l’autel soit exposé au soleil quand celui-ci se trouve le plus haut dans le ciel. L’autel, immense. Juste derrière lui et face à l’entrée, une autre statue de Zeus, vêtu de sa toge assis dans un fauteuil de marbre avec à sa main, son javelot de foudre et sur son épaule, un aigle impérial.

Une prêtresse d’une extrême beauté me sort de mes songes et de ma contemplation.

- Lujan Falk, capitaine impérial. Je vous attendais.

Comment ça ? Surpris, je m’apprête à lui demander comment elle sait. Mais je me retiens. Après tout, bien que se ne sont pas des prêtres d’Apollon et de son oracle, les prêtres et prêtresses de Zeus, savent mieux que quiconque communiquer avec leur maître. Ceux-ci dispose également d’un oracle après tout. Je m’incline de façon à exprimer tout mon respect comme il se doit à une prêtresse de Zeus. Elle me demande de la suivre, ce que je fais. Nous marchons côte à côte et prenant la direction de la sortie. Je ne dis rien, elle non plus. Nous nous approchons d’une des fontaines. Elle s’assoie au rebord et trempe sa main dans l’eau. Je la contemple. Elle lève sa main avec au creux de celle-ci, de l’eau, qu’elle laisse filer antre ses doigts.

- Les dieux sont tellement mystérieux, tellement imprévisibles. On pense les comprendre, on croit s’approcher d’eux, et voilà que notre réalité s’enfuie, tout comme cette eau, dès que l’on s’en approche.

Elle repose sa main sur sa tunique. Je m’approche du bord de la fontaine et regarde dans l’eau. J’y vois mon reflet et celui de la prêtresse qui me regarde. Je trempe ma main dans l’eau et comme elle vient de le faire, je laisse filer l’eau entre mes doigts après l’avoir retenu quelques instants.

- Je ne comprends pas. Lui dis-je simplement. Elle me sourit.

- Les dieux nous guident, non l’inverse. Faites ce que vous avez à faire, faites ce qu’ils vous demandent de faire. Telle est la volonté des dieux.

- Comment savoir ce que je dois faire. Je viens ici afin d’y trouver des réponses et me voilà encore plus perdu.

- Mais vous connaissez la réponse, Lujan.
Me dit-elle en m’offrant son plus beaux sourire. Seulement vous en avez peur.

Je la regarde droit dans les yeux. Moi peur ? Non. J’ai vu trop de choses affreuses depuis ma plus tendre enfance, j’ai connu trop d’horreur depuis ma majorité, j’ai avancé auprès de Thanatos tellement de fois et en suis sortis indemne de trop nombreuses fois. J’ai vu les massacres, j’ai connu la mort des mes frères d’armes, j’ai accompagné leurs dernières volontés alors que leurs âmes s’envolaient vers le ciel, leurs corps dans mes bras, j’ai vécu la mort elle-même. Qui pourrait avoir peur de quelque chose maintenant ? Comment avoir peur de quelque chose ? ...pourquoi aurai-je peur de quelque chose ?

Je la regarde. Ma respiration est forte, rapide. Je sens mon corps trembler, mes mains deviennent moites. Mon rythme s’emballe. Elle se lève et me prend la main, la pose sur ma poitrine. Cela m’apaise.

- Je sais. Me dit-elle simplement. Après un léger silence qui dura trop longtemps elle reprit la parole. La réponse est ici. Faites ce que vous avez à faire.

Elle pose son autre main contre ma joue. Je ferme les yeux. Que de douceur. Cette sensation oubliée… J’ouvre les yeux. Elle serre ma main sur ma poitrine encore plus fort, me regarde dans les yeux. Sans dire un mot, elle me lâche, recule en faisant de petits pas en arrière sans me quitter des yeux. Puis s’en retourne à l’intérieur du temple.

Je reste sur la place encore quelques instants. Etrangement, je me sens plus fort, plus confiant. J’ose même dessiner un sourire sur mes lèvres. Sans raison ni pourquoi, je me mets à courir. Je cours dans les rues de Lardanium, je manque de bousculer les citoyens. J’arrive au niveau de la porte Ouest. Comme la première fois, je ne prends pas le temps de saluer les gardes.

- Tu vois vieux, pour rien au monde je…

- Je sais.
L’interrompt son collègue.

Je continue de courir, toujours plus vite. Je refais le chemin de ce matin. Etrange comme sensation. J’ai l’impression d’aller plus vite. J’aperçois déjà les murailles d’Ordenum. Les gardes me voient arriver. A peine ont-ils essayé de me barrer la route que je suis déjà à l’intérieur. Le bâtiment d’Hérik. J’espère qu’il est à l’intérieur. Je monte les escaliers et ne prends même pas la peine de frapper. J’ouvre.

- Hérik !

Je le vois sursauter. Heureusement que je sais l’ambassadeur non cardiaque.

- Lujan mais ! Vous êtes fou de m’effrayer ainsi ! Il regarde ses documents. Ah ! Je m’en doutais ! Vous m’avez fait faire une rature. Je n’ai plus qu’à tout recommencer !

- Hérik ! Pour l’amour des dieux ! Au diable la paperasse ! Ce que j’ai à vous dire est beaucoup plus important ! Nous devons construire le Refuge d’Hermès.


Il me regarde. Je le sais, ce que je viens de lui dire ne le laisse pas indifférent. Il est perturbé. Seulement, Hérik est connu pour son sang froid et son extraordinaire capacité à se reprendre très vite, quelles que soient les situations.

- Rien n’est plus important que la préparation des Jeux Olympiques en l’honneur des dieux, Lujan.

Je ne dis mots. Je m’approche de lui, je recule. Je me laisse tomber dans un de ses fauteuils. Je souris.

- Les Jeux…Olympiques ?

Il me retourne mon sourire.

- Les Jeux Olympiques. A Lardanium.

Je me mets à rire comme je n’ai jamais ri. Une fois la pression retombée, me voilà en train de dormir sur le fauteuil de l’ambassadeur.



{Capitaine impérial}

Un de mes carreaux porte ton nom.