ANNEXES | |
Topic visité 432 fois Dernière réponse le 19/06/2006 à 21:51 |
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ANNEXE I : Maelinda Regarde dans les yeux de la blanche morte
Kowu. Petit elfe sans défense. Et pourtant… Regardez-le ! Regardez-le bien ! Voyez comme il a l’air innocent ! Mais observez le mieux ! Ne voyez-vous pas son tourment ? Maintenant fouillez dans son esprit. Si vous parvenez à extraire quelques souvenirs du chaos qui y règne, alors peut-être y trouverez vous quelque culpabilité, dissimulée aux yeux de tous. Ou presque. Il n’a plus l’air si innocent maintenant, non ? Pourtant, malgré tout, il l’est. Il n’est coupable que d’une chose : d’avoir été un jour jeune. Lorsque l’on est jeune, on est malléable à souhait. On fait de nous ce que l’on veut ou presque. Qu’il est simple de corrompre un esprit encore trop faible pour résister. Et s’il est réceptif, alors c’est si facile que cela en devient presque grossier. L’esprit de cet elfe fut jadis un havre de paix. Jadis, car aujourd’hui, il est étrange de voir ce qui se trame à l’intérieur. Un murmure par-ci, un chuchotement par-là, une voix qui supplie, un hurlement d’effroi, une injonction ou un ordre… Toujours, toujours ce brouhaha ! Un contrôle trop imparfait de son Finye lui a un jour dit le Chaman ! Balivernes ! Si son esprit est aussi encombré, c’est évidemment parce qu’il contrôle son Finye ! Comme je l’ai précisé tout à l’heure, il était réceptif dans sa jeunesse, et il l’est toujours. Il est malheureusement des énergies auxquelles il ne vaut mieux pas être réceptif. D’abord, les émotions complexes : l’amitié, l’amour. Voilà de quoi parlent les premières voix. Les secondes arrivent après, et elles chassent les premières et les remplacent. Les secondes sont porteuses d’émotions plus simples : la colère, le mépris, la haine… Comment en sais-je tant sur lui ? Laissez-moi vous conter une histoire… Un bébé. Quoi de plus moche ! Pardon. Ne pas froisser l’opinion publique ! Quoi de plus mignon, alors ! Bon, revenons à nous mouton. Cet enfant, un bébé donc, venait de naître. Quel moment joyeux, n’est-ce pas ? Si seulement des certitudes ne venaient pas le gâcher ! La certitude qu’un jour il va grandir, qu’il va aimer, être aimer, faire souffrir, souffrir, et enfin mourir ! Les parents sont heureux, et le bébé ne connaît encore rien de toutes ces choses, pour l’instant, personne ne se préoccupe d’autre chose que l’heureux évènement. Quelle stupidité ! A trop penser au présent, on oublie l’avenir ! Vous me direz qu’à trop penser au passé, on oublie le présent. Raconter l’histoire d’un enfant nuira au présent comme à l’avenir, seulement voilà, je n’ai plus de présent ni d’avenir. Je n’ai plus que le passé, alors laissez moi continuer. L’enfant, donc, ne sait rien de son futur. C’est mieux pour lui, croyez-moi ! « C’est une fille ! C’est une fille ! » s’écrie le médecin ! Crétin de médecin, on s’en fiche que ce soit une fille ! Ce sont des Elfes Nobles, et c’est leur premier enfant ! Ce praticien n’a rien compris ! C’est un garçon qu’ils voulaient, pour perpétuer leur lignée ! Mais les parents sont au comble du bonheur. Pour rien au monde il ne changeraient leur enfant. Leur joie s’est peu à peu muée en peur de cette gamine bizarre. Ils ne la comprenaient pas, elle ne les comprenait pas. Comme vous le savez, tout ce que l’on ne comprend pas, on cherche à le détruire. C’est ce qu’ils ont fait. Cette gosse, Maelinda, donc, a subit nombreux tourments. Sa mère tenta de l’empoisonner, joignant de nombreux produit à son alimentation équilibrée. Pas de bol, la gamine ne veut pas crever ! Elle a beau vomir toutes ses tripes, elle s’accroche à la vie ! Tant pis, son père la frappe parce qu’elle salit la maison avec sa vomissure ! Quand je dis la frappe, c’est qu’il n'y va pas de main morte, le bougre ! Couverte de bleus et d’ecchymoses… C’est bête, mais malgré les quelques fractures et les bleus, elle vit toujours. Ils passent sur elle toute leur haine qu’ils ont accumulée à cause de sa bizarrerie. La peur est une force très puissante, mais il est des sentiments qui le sont encore plus. Vous voulez d’autres exemples ? Pas la peine, vous avez compris le tableau des parents ou je dois en ajouter au portrait ? C’est bon alors ! Bon, alors le cher père et la chère mère ont décidé d’en finir. Elle avait huit ans la gosse. Ils ont foutu le feu à la baraque. La gamine enfermée dans sa chambre, évidemment. Sa chambre ? Pardon, son placard ! La maison brûle, c’est bien, mais pas de chance, trop de combustible et c’est l’explosion ! Les parents crament aussi ! Et la gamine ? Ne vous en faites pas, elle s’en sort ! Une chance pareille, ça se mérite, non ? Alors elle est confiée à une famille d’accueil, des gens charmants. Au bout d’un an, ils ne la supportent plus. Allez savoir pourquoi ? C’est peut-être parce qu’elle leur fait peur. Elle les observe dans leur sommeil toute la nuit. Elle ne mange jamais la même nourriture qu’eux, elle est un peu anorexique en fait. Merci maman ! Elle ne parle pas… Et bien d’autre chose. Évidemment, ça peut déranger ! Entre huit ans et seize ans, elle passe par treize familles. A seize ans, elle fait peur à tout le monde. Bon, avec des antécédents pareils, c’est sur, elle a des excuses, mais n’y a-t-il pas des gens qui ont vécu des choses terribles et qui ne font pas comme elle. Eh bien tant pis… A seize ans, elle est très attirante. Évidemment, tous les Elfes lui courent après. S’ils savaient qu’elle s’en fiche. Elle cède à certains par jeu ou par caprice. Enfin, elle n’aime personne, et elle les jette dès qu’elle n’a plus envie d’être avec eux. Sa vie, c’est ça. Peu glorieux, non ? Enfin, elle est morte maintenant, non ? Elle ne gêne plus personne… Je ne pense franchement pas gâcher le suspens en le disant. Vu la chance qu’elle a eu jusqu’à maintenant, vous pensez franchement que ça pouvait durer ? Vous ne savez pas comment. Je vais vous le dire. Elle se promenait en forêt. Rien de bien rare, donc, pour une Elfe. Sauf que ce jour là, ces brigands, des Elfes, l’ont vue. Fallais bien qu’un jour sa chance cesse. Ils l’ont prise. Que croyez-vous qu’ils aient fait ? Je n’ai pas envie de vous le dire. Devinez. Après, ils l’ont laissée. Elle n’était pas morte, mais ils l’ont laissée sous cet arbre. Elle est restée seule, sous ce grand arbre, adossée contre son tronc, une grande plaie au crâne. Son agonie a duré dix jours. Le huitième, elle semblait presque endormie, pourtant, bien que ses yeux soient fermés, elle était éveillée. Elle souffrait. Le neuvième, elle a dormi Le matin du dixième, elle s’est éveillée. Elle n’avait plus mal. Mais elle n’était pas guérie pour autant. Elle était si belle. Elle était si blanche. Elle avait peur. Comme elle semblait douce, n’est-ce pas ? Mais dans son esprit, il n’y avait que de la haine ! Une haine contre ses parents, ses familles adoptives, ses amants, les brigands ! Elle est morte trois heures plus tard, ne sentant plus rien d’autre que son cœur qui s’arrêtait peu à peu. Voilà. C’est son histoire. Mais ce n’est pas fini. Une mort pareille laisse des traces. Des traces indélébiles. Même sept cents ans après, il en reste suffisamment. La blanche morte est restée seule à côté de cet arbre, tournée uniquement vers sa haine. Elle a ressassé sa vie longtemps. Très longtemps. Jusqu’à ce que quelqu’un passe… Voilà. Pourquoi parler d’une morte ? Pourquoi ? Parce que cela vous aidera à mieux connaître Kowu… Pourquoi ? Parce que la morte, c’était moi ! ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ANNEXE II : Feen Gaerodan Azel’m Voix intérieures Feen Azel’m naquit lors des Grands Froids. Il ouvrit les yeux sur Olympia, un monde nouveau imprégné d’une clarté aveuglante. Sa mère le tenait tout contre elle, le serrant avec amour. Où était son père ? À Na’Helli. Pourquoi n’était-il pas présent pour la naissance de son fils ? Tout simplement parce que cet enfant illégitime, fruit de l’union entre un Noble et une paysanne Elfe des Lunes naissait désiré seulement par sa mère. Si l’on apprenait qu’il avait une maîtresse, sa carrière d’avocat serait écourtée, et cela, il ne le voulait pas. Il avait de plus une femme et deux filles, officielles cette fois. Que demander de plus ? L’enfant naquit selon les rites Elfes des Lunes. Le Chaman vint apposer son Saika sur le nouveau né. Il était enfant du clan du Rat, grandissant comme tous, sans se douter qu’il avait du sang Noble dans ses veines. Il eut tout pour être heureux. Bien dans sa tête, bien dans son corps, chanceux en amour, virtuose au sabre, champion de course à pied. Il se maria à soixante-six ans avec une jeune Elfe, aussi belle qu’intelligente. Lithiëlle avait vingt ans de moins que son mari, mais leur amour était si fort qu’il aurait pu déplacer les montagne. Ils s’aimaient comme des fous. Ils s’aimaient à en être ivres. Ils s’aimaient comme la forêt et la terre. Feen Azel’m fut au comble du bonheur jusqu’à ce qu’un jour d’autres entrent dans sa vie. Elles lui apparurent progressivement. Douces, aimables et bonnes conseillères, il les écouta. Il acquit une haute situation grâce à leurs conseils. Il réussit à se forger une carrière d’avocat, au service d’un certain Lythius Edoras. Il gagna toutes ses affaires grâce à elles et acquit une telle notoriété qu’il délaissa sa Lithiëlle tant aimée. Il fallait bien qu’il gagne sa vie pour qu’ils soient heureux tous les deux. Cependant, il ne la voyait pas. Il se berçait d’illusion. Il la retrouvait chaque soir, très tard, à l’attendre. Elle lui cachait qu’elle avait mal. Un matin, elle quitta Olympia, définitivement, sans aucun au revoir. Il avait 102 ans. Sa vie bascula. Feen Azel’m ne comprit d’abord pas. Pourquoi s’en était-elle allée ? Pourquoi l’abandonner ? Elles le consolèrent un peu, mais autre chose qu’il n’avait pas remarqué, elles changeaient aussi. De plus en plus présentes, de plus en plus nombreuses. De plus en plus autoritaires. De plus en plus malignes. Gagner ses affaires lui suffisait, mais bientôt, sa notoriété décrut. Il semblait distant vis à vis de ses clients. Comme détaché du monde. À l’aube de son 129ème anniversaire, elles se firent si haineuses, si méprisantes, si intimidantes qu’il s’écroula, au milieu d’un réquisitoire au tribunal. Lorsqu’il s’éveilla, il avait la tête toujours pleine de ces murmures incessant. Bourdonnement dans son esprit. Il croyait que son crâne allait exploser. Où étaient ses amies d’antan. Il rentra chez lui, ayant écourté le plus possible son affaire, au mépris même de son client qui fut condamner à mort. Il eut une nouvelle crise. Elles l’assaillirent de nouveau. Il s’éveilla au dispensaire de Na’Helli. On lui avait bandé les poignets et on l’avait attaché. Qu’avait-il fait ? Lorsqu’on le laissa rentrer chez lui, après de nombreux interrogatoires, il était certain d’être fou. Il ne vint plus au tribunal. Les voix le clouaient chez lui dans un état second. Il ne mangeait plus, ni ne dormait. Il maigrissait à vu d’œil. Un jour quelqu’un entra chez lui. Il n’y prêta pas attention car il était assis par terre, la tête entre les mains, son corps se balançant d’avant en arrière comme un pendule. Plus que tout, il voulait que cela s’arrête. L’Elfe lui parla. Une voix de plus dans ses oreilles saturées. Il se tint coi. L’individu répéta. « Taisez-vous… » L’autre hésita puis repris. « Taisez-vous… » « Allons, je… » « TAISEZ-VOUS ! » Il avait bondit, prenant l’Elfe à la gorge. Alors qu’il l’étranglait, il répétait : « Taisez-vous ! Taisez-vous ! Taisez-vous ! » Lorsqu’il relâcha son étreinte, l’autre avait expiré pour la dernière fois. Quelques semaines plus tard, lorsque la milice entra dans sa cabane, ils furent assaillit par une odeur de cadavre. On eut du mal à identifier la pauvre créature démente, amaigrie par le manque, nauséabonde par son manque d’hygiène qui répétait sans cesse : « Elles le disent… Je t’ai tué… Désolé papa… Je t’ai tué… Elles le disent… » On eut encore plus de mal à identifier le corps rongé par la vermine. Il s’agissait du grand avocat Lythius Edoras. On enterra Lythius Edoras dans une sépulture digne de son rang, puis on jugea Feen Azel’m. Le verdict fut coupable, bien que la folie puisse pardonner un tel acte selon certains. Lorsque le matin de l’exécution on vint chercher le meurtrier dans sa cellule, on le trouva plus calme que d’habitude. Il était assis, paisible, sur son lit… Au sol, une flaque poisseuse… Se poignet détendus vers le bas… Il avait le sourire aux lèvres… Il était enfin libéré… Il s’était suicidé dans la nuit, s’ouvrant les veines à l’aide de ses ongles… ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ANNEXE III : Atarius Dooran La folie des sentiments Na’Helli, quatrième cycle, an 3528 Quel étrange bâtiment. Remplit de voix étranges. Ils sont une minorité parmi la population, et pourtant, ils sont si nombreux. On est obligé de les enfermer pour qu’ils ne fassent de mal à personne, y compris à eux même. Certains hurlent tout le jour durant, d’autre pleurent, d’autres parlent seuls ou à quelque entité qu’ils croient voir. Atarius Dooran est le seul qui n’ouvre pas la bouche. Il n’a plus dit un seul mot depuis bien longtemps. Il reste assis sur son lit, seul, sans mot dire durant toute la journée. Il mange peu, boit peu, dort peu. Ses épaules autrefois musclées sont voûtées. Il semble admirer la poussière sur le sol. Lorsqu’on entre dans sa cellule, il ne bronche pas, continuant à fixer obstinément le sol. Parfois, ses lèvres semblent remuer, imperceptiblement, sans que quiconque puisse entendre ce qu’il murmure. Il est comme les autres, ou presque. Il est fou, c’est certain, sinon, il ne serait pas ici. Il est fou, mais il semble lucide. C’est lui qui s’est présenté et qui a demandé à être enfermé. C’est lui qui a sut juger qu’il était fou. Il est le seul de l’établissement à l’avoir fait. Il est le seul que l’on sait fou sans savoir pour quelles raisons. Être nourris et blanchis ? Certainement pas ! Si vous l’aviez en face de vous, vous ne feriez sans doute pas grande différence entre son état et celui des autres pensionnaires. Atarius Dooran était, ce jour là, toujours le même, assis sur son lit, murmurant et murmurant sans fin. Soudain, il se tut. Au même instant, chacun des pensionnaires stoppa son activité. Plus personne ne remuait, plus personne ne parlait ni ne criait, pas même les gardiens. Tous avaient le souffle coupé, ne sachant pas pour quelle raison. Un silence de mort. Un silence infini. Dehors, plus aucun oiseau ne chantait. La vie de la cité semblait s’être figée. « Elles sont revenues. » Seuls ces mots percèrent le silence. Des mots prononcés par une voix rauque, étrangement chevrotante, une voix que personne n’avait plus entendue depuis si longtemps. En prononçant ces mots, Atarius Dooran s’était levé alors que tous les pensionnaires reprenaient leur activité. Les hurlements et les pleurs revinrent. Ce moment fut oublié de tous. Atarius Dooran faisait les cents pas dans se cellule. Il tournait, tournait comme une animal en cage, répétant d’une voix de plus en plus angoissée : « Elles sont revenues ! Elles sont revenues ! » Un gardien entra, curieux de ce qui pouvait se passer dans la tête de cet homme. « Elles sont revenues ! » « Qui sont-elles Atarius ? » « Elles sont revenues ! » « Qui est revenu ? » Soudain, Atarius Dooran se jeta sur le gardien murmurant ces mots : « Je les avais chassées. Elles étaient parties… Elles sont revenues ! » Il désigna sa tête comme pour illustrer son propos puis il dit : « Elles sont là ! Elles sont revenues ! » Il lâcha le gardien qui semblait dans un état de choc reprenant son manège. « Atarius… » « Elles sont revenues ! » « Calme-toi… » « Elles sont revenues ! » « Il faut… » « Partir, partir ! Partir loin ! » Il empoigna alors le gardien qui venait à peine de se relever et le jeta sur son lit, dérobant le trousseau de clefs accroché à sa ceinture. « Elles sont revenues ! » Il s’en fut en courant, laissant un gardien hébété sur son lit. Il se rua hors de la cellule et quitta l’établissement. Personne ne le revit jamais, car il partit vers le sud. On pense qu’il est mort, aujourd’hui. Le gardien resta assis sur le lit, sans comprendre ce qui venait de se passer. Soudain, il jeta un œil au sol, comme le faisait Atarius Dooran. Se lèvres remuèrent imperceptiblement alors qu’il prononçait des mots connus de lui seul. Lorsqu’on entra dans la cellule, on crut qu’il avait sombré dans la même folie que Atarius Dooran. Quelle chose étrange que de voir un gardien imiter un fou ! Mais il désigna le sol tant admiré par Atarius Dooran. D’un revers de la main, il chassa la couche de poussière. Et tous comprirent. On avait gravé des mots sur le sol. Probablement Atarius Dooran. Des mots apparemment sans signification, fruit de l’esprit déranger d’un Elfe dont la raison défaillait. Émotion Tristesse - Joie Anxiété - Hilarité Peur - Attachement Agressivité - Amitié Colère - Amour Haine - Passion |
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Wooow.. C'est glauque... Mais j'adore! Quel style ! Plus qu'a faire le lien maintenant... niark niark... "La féminité est un art de vivre !"
Elfe des Lunes/Adoptée des Loups/fille de Kowü/soeur de Labyala [Membre des Rôdeurs des Lunes avec Nippalur, Labyala, Khelefkin, Takila et Elwë] |
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Petite info : Ces ANNEXES ne seront là que pour mieux comprendre Kowu par le biais de personnages autres que lui même. |
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...Tu écris vraiment superbement...Je n'ai rien à ajoutter, j'ai juste très envie d'en entendre d'autres comme celle là...Ca m'a fait froid dans le dos, mais c'est tellement bien écrit qu'on en veux encore !! Les émotions que tu transmets sont...J'arrête, parceque je vais me répéter encore et toujours, mais vraiment, là,
BRAVO !! ![]() |
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ANNEXE II posté. |
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Toujours aussi bien Kowu continue commeca et puis c'est très egnigmatique... |
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Tout pareil. Enfin tu sais ce que j'en pense ![]() bravo ![]() |
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Je trouve ça très bien écrit, le ton donne une de ces ambiances... Encooore ! |
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Très original comme style, tu m'as tenu en haleine pendant toute la chronique. Tu es parvenu à manier le frisson et l'angoisse par l'écriture, par les phrases courtes, les questions. Tu interpelles véritablement le lecteur, et l'inclut même à la chronique, comme si il était témoin de tout ça.
Pour tout résumer, j'adore ce genre ! [Famille Falk]
La Liberté est enfin à portée ! |
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bon style, ça change et c'est bien captivant. on se prend au récit et décroche pas juska la fin. bien joué ..peu etre un autre?? |
Par Google   |
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Publication de l'ANNEXE III. |
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ANNEXE IV : Kowu L’amour de la haine
Il faisait noir. Tout semblait emplit d’une intense pénombre qu’aucune lumière ne semblait pour voir dissiper. Une brume glauque planait. Une silhouette marchait seul dans ce monde de ténèbres, irradiant d’une pâle lueur. Des ombres l’observaient et elles savaient qu’elle l’avait vaincu lui aussi. Toutes semblaient assaillies par un mélange de pitié et de colère à son égard. Elles avaient elles aussi voulu le pouvoir sur son corps, mais Maelinda avait été la plus fortes d’entres elles, et elle les avait depuis longtemps annihilées. Mais elles savaient aussi à quel point cet esprit là était fort lui aussi. Elles s’écartaient avec méfiance. Parfois, lorsque l’une d’entre elles lui portait suffisamment de rancoeur, elle osait l’attaquer. Alors l’ombre sautait sur cette mince silhouette. Soudain la brume semblait s’écarter, et un flash puissant transformait la nuit de cette plaine en jour, et toutes savaient que l’insensée avait quitté définitivement les lieux. Peu d’entre elles se risquaient à l’aventure. Lorsque Maelinda venait lui rendre visite, la silhouette devenait plus lumineuse que jamais. Maelinda quant à elle semblait être faites de néant, car toute la lumière de la silhouette disparaissait en s’approchant. Autour d’elle, la brume s’épaississait. Ce n’était que lors de leurs étreintes qu’elles pouvaient voir leur rivale : une ombre comme elles, plus noires que toutes réunis. Puis elle repartait loin, laissant la silhouette seule, errant à jamais dans le noir. Celle-ci pâlissait pour ne plus qu’émettre qu’un simple halo de lumière tamisée. Les ombres s’écartèrent de son chemin, et elle passa près d’elles sans leur jeter un regard. La silhouette dégageait parfois une telle tristesse, que les ombres ne pouvaient s’empêcher de s’approcher, puisant leur substance de ce chagrin. Mais au contraire, certain jour, elle irradiait de tant d’espoir qu’elles fuyaient loin, très loin d’elle. Jamais elle ne s’opposait à Maelinda, et chaque jour elle devenait plus pâle et plus maigre, chaque jour la tristesse gagnait du terrain, et de plus en plus elles se repaissaient de cet esprit. Lorsque Maelinda venait et lui rendait visite, alors la tristesse se dissipait un temps, mais Maelinda ne faisait que gagner du temps. Elle jouait sur l’amour de cet esprit pour le garder le plus longtemps en son pouvoir. Jamais aucune voix issue des sentiments négatifs n’avait utilisé cette technique, et tous les empathiques qu’elles avaient essayé de contrôler avaient rendus l’âme dans les premières heures. Pour cela, Maelinda avait du génie. Mais ce jeu n’était-il pas à double tranchant ? En effet, depuis peu, une rumeur s’était élevée dans un coin jusqu’alors déserté de la plaine. Elles y voyaient parfois des lueurs étranges, et certaines disaient avoir vu des silhouettes lumineuses s’y déplacer. Le lieu était alors devenu maudit. Maelinda avait réveillé quelque chose qui était en sommeil depuis longtemps avec son double jeu. Un jour que la silhouette errait au hasard, elle se trouva en ces lieux de lumière. Plus de brouillard, plus d’ombres. Elle se trouvait dans un bois aux arbres brillants comme les Titans, couleur or et argent. Une rivière claire bruissait dans son lit, et des oiseaux chantaient au loin. La silhouette se sentit pénétrée par les sentiments d’amitié, d’attachement, de rire et de joie. Ces mêmes sentiments avaient générés ces êtres de lumières qui accouraient vers lui, le nourrissant de leur nectar. Il goutta à leur multitude, reprenant des forces. Dans cette contrée lumineuse, certes petite, s’épanouissait une fleur qui signifiait que dans un avenir proche un conflit aurait lieux. Ces sentiments jusqu’alors engourdis par leurs contraires, tristesse, anxiété, peur, agressivité, reprenaient vie grâce à l’amour entre cette silhouette et la haine pure. L’amour qui avait tout fait basculer au profit de cette même haine, et qui ravivait désormais ces étranges esprits lumineux, prêts à combattre leurs opposés. Mais ils savaient tous qu’ils ne pourraient espérer vaincre les esprits de colère sans esprit d’amour. Au même titre qu’il était impossible de battre Maelinda, car aucune passion pour contrebalancer la haine. La silhouette resta en ces lieux, sauf lorsque Maelinda venait lui rendre visite, et alors elle sortait, irradiant la plaine d’une lumière fantastique ! Elle rejoignait son amante, et les ténèbres se liaient à la lumière dans une fusion parfaite. La contrée lumineuse grandissait de plus en plus, et elle gagnait en intensité. Dans la plaine, les ombres murmuraient… Elles hurlaient, lançait tous les assauts qu’elles pouvaient contre cet ennemi si inattendu car disparu depuis presque un siècle. Les ombres se retranchèrent là où l’obscurité s’était rétractée. Le pays lumineux et le pays de l’ombre formaient deux îles antagonistes au milieu d’une plaine de brume infinie. Les ombres parcouraient encore librement la majorité de ces terres, mais la lumière gagnait de plus en plus en intensité les forçant à se replier de plus en plus vers leur cachette. Enfin, alors que la silhouette errait dans le pays de joie, elle rencontra un esprit lumineux plus vif que les autres qui l’aborda. « Kowu… » Le premier esprit d’amour était né… L’amour adoptif d’une mère pour une âme désespérée… « Comment va Labyala ? » « Bien, je l’espère... Layoulie… » |