Chant 1

La marche des plaines.

Bien loin de nos montagnes nous marchons pour des heures,
La nostalgie parfois nous retourne le coeur.
Mais au son de nos chants notre esprit est ravi
Car ils gardent près de nous nos frères et nos amis.

Partout à l'horizon point de roche, point d'apiques,
Seule un peu de verdure rompt la monotonie,
Alors le souvenir des tunnels de granit
Nous réchauffe, nous console de cette péripétie.

Dans cette plate marche vers l’or et l’argent
Nous caressons l’espoir de revoir rapidement
Les lourdes et majestueuses portes de la cité.
Ô Kazad l’imposante nous revenons chargés.

Tagazog


Chant 2

Chant de la Flèche :

Un jour un elfe abandonné,
Probablement un égaré,
Voyant que je me rapprochais,
Encocha de suite un fin trait
Afin de m’épingler sans doute
Au pauvre chêne de la route
Qui me menait à pas pesant
Vers la Taverne de l’éléphant.
« Dwlaf esla metsi alt ‘ail »
Dit il de sa bouche de canaille.
« Tu es en travers de ma bière »
Lui rétorquai-je d’un air fier.
L’elfe grimaça et décocha
Sa flèche droit sur mes abas
Qui sur ma jolie cotte de maille
Partit aller goûter la paille
Du sol où elle se brisa net
Et pendant que mon grand benêt
Cherchait pressé dans son carquois
Il ne me fallu qu’une brassée
Pour que ma hache aille se ficher
Dans son crâne d’écervelé,
Bon sang, mais ma bière c’est sacré !

Eldarht Tagazog l’ancien

Chant 3

L’élan des Héros.

Au pieds de ces murailles que gardent nos ennemis,
Nos pas battent la mesure de notre impatience,
D’abattre par pans entiers la terrible infamie
Qu’est leur présence si près de notre terre bénie.

Torak, la barbe rouge liée de nœuds d’argents,
Brandit Sturmblade, sa hache, dans les lueurs du jour
Et précède ses hommes toutes bannières au vent,
Au son des cors de guerre, au rythme des tambours.

Alors les catapultes commencent à chanter,
Les boulets de roche brute enfoncent les portiques,
Et Gwentallys se met enfin à psalmodier
Enfouissant dans le sol quelques graines magiques,

Ainsi le sol tremble et les pierres se descellent,
Créatures chaotiques et despotes prennent peur,
Car le peuple nain dans la guerre excelle,
Et défend son histoire, ses frères et son honneur.

Chant de guerre millénaire….

Chant 4

L’expédition du Cirque des Murmures

Chant perdu....

Chant 5

Les seigneurs des mines et des puits

La pioche et le marteau s’abattent dans les galeries
De filon en filon nous creusons de toute part
A la recherche de pierres et de métaux très rares
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits.

Nous cherchons les diamants cachés par la suie
Leurs clins d’oeils à la torche ne nous échappent jamais
En les voyant bientôt vous saurez que c’est vrai :
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits.

Si la montagne tremble n’ayez peur de ce bruit,
C’est notre artificier qui creuse plus avant
Dans ces nouveaux couloirs où nous irons chantant,
Nous serons les seigneurs des mines et des puits.

Et si un filon d’or vient à luire dans la nuit
Nous posons un instant notre attirail par terre
Car ces veines du soleil nous rendent tellement fier
De rester les seigneurs des mines et des puits,
Nous sommes les seigneurs des mines et des puits

Nous sommes les seigneurs des mines et des puits…


Tagazog.

Chant 6

Gigue pour Danweal

Un jour j’ai croisé une femme,
Rondelette comme je les aime,
Elle s’appelait Danweal,
Et avait des yeux noisette,

Je la voyais faire causette
Sur le comptoir en métal
Et je gravais des poèmes
Inspirés du feu de ma flamme,

J’ai fréquenté sa taverne
Pendant tout l’hiver rugueux
Et le retour du beau temps
Me porta hors de son abri

Je chantais à tous mes amis,
Mon hymen tellement brûlant
Et me voyant gai et heureux
Ils me poussèrent d’un air ferme,

A courir aller voir ma belle,
Et lui avouer tout d’un coup
De flatter ses beaux favoris
Et de lui offrir une perle

Depuis c’est elle mon unique perle,
A jamais nous sommes unis.
Car dans les tavernes de chez nous
L’amour peut tomber du ciel.


A Heartarrow, joli cœur.

Chant 7

Le maître des runes.


Ô grand maître des runes entonne ta litanie,
Fait chanter la pierre et gronder le ciel si bas,
Alors que nous fondons droit sur nos ennemis,
Que tes mots bourdonnants forment ta mélopée.

Te sachant avec nous, nos haches sont plus légères
Et nos marteaux ont soif d’aller tout fracasser.
Les traits portés vers nous sont stoppés en plein ciel
Et le sol s’entrouvrant dévore les oppresseurs.

Virevoltes dans les rangs et tues nos adversaires,
Car tes runes de guerre t’ont rendu sans pitié,
Sur ta peau de granit ricochent les lames frêles,
Et ton arme affûtée tranche les agresseurs.

Avant le crépuscule nous les aurons bannis,
De ce lieu de cette vie, même bien au-delà,
Et autour des brasiers nous louerons ta magie,
En buvant à la gloire de cette guerre gagnée.

Chant millénaire…

Chant 8

Le chant au voleur


Cours voleur, cours bien vite, la milice à tes trousses,
Ne te retourne pas et regarde où tu vas,
Tout droit vers l’échafaud ou une peine douce,
T’attends pour le fait qu’un jour tu volas.

Regarde bien tes mains, car sois sûr que sous peu,
Elles ne pourront tenir ni hache ni marteau
Et plus aucune richesse, pauvre sot, pauvre gueux,
Tu n’iras soutirer et mettre sous ton manteau.

Prie pour que la clémence des juges courroucés,
Ne désigne pour ta peine de lame émoussée,
Et que bien nette soit la plaie de tes poignets,
Car ta plainte douloureuse pourrait nous irriter.

Cours voleur, cours bien vite la milice a tes trousses,
Ne te retourne pas et regarde où tu vas,
Tout droit vers l’échafaud ou une peine douce,
T’attends pour le fait que tu récidivas.

Tu as mis des prothèses, es devenu ingénieux,
Et c’est par la ruse qu’à présent de nouveau,
Tu détroussas les invalides et les vieux,
Il est temps pour Hadès d’allumer ses falots,

Ainsi tu verras bien le chemin où aller,
Pose tête sur la bûche à cet effet,
Nous aurons le plaisir de te décapiter
Le vol ne connaît aucune impunité.

Le vol ne connaît aucune impunité.


Tagazog

Chant 9

Le tailleur de pierre


Sur tous les versants résonne ton chant sacré
Lorsque de ton burin tu attaques les arrêtes
Des majestueux blocs de granit et de grès
Qui finiront leur vie en murs ou en statuettes.
Dans les rues de Kazad et dans les maisonnées,
Au cœur de Radar-Bek et dans toute Olympia
Le tailleur de pierre nain est le plus respecté
Car il immortalise, personnages, arts et lois.

Aux chevilles de bois épaisses et gorgées d’eau
Tu détaches la roche de sa gangue minérale,
Tu la tailles, la polies, la mesure au cordeau,
Avant que de parfaire sa forme finale.
Quelques soient les nations, les peuples et leurs citées
Du Lac de Givre aux Monts de la Désolation
Le tailleur de pierre nain est le plus respecté
Au même titre d’ailleurs que ces frères maçons.

Ses œuvres sont les témoins de l’histoire et du temps,
La richesse du travail, l’ordonnancement parfait,
Et la robustesse tirent à leurs frères descendants
Les larmes de l’attachement et de l’humilité.
Même les dieux contemplant notre monde éphémère
Sont bien curieux de voir tant et tant de passion
Dans l’accomplissement d’une nation entière
L’expression fraternelle d’une éternelle union.


Tagazog



Chant 10

Sans ma barbe


Sans ma barbe, quelle barbe,
Je ne suis qu’un exilé, un barbare un va-nu-pieds
Sans ma barbe, belle barbe,
Je suis un déshonoré un sans honneur un condamné.

J’ai des cheveux bien longs,
Une barbe ordonnée,
Des sourcils broussailleux,
Une moustache rousse,

Et jamais non jamais
Je n’y renoncerai
Pour aucune émeraude
Ni pour une once d’or,

Sans ma barbe, quelle barbe,
Je ne suis qu’un exilé, un barbare un va-nu-pieds
Sans ma barbe, belle barbe,
Je suis un déshonoré un sans honneur un condamné.

J’ai vu le mauvais sort
Prendre des frères en maraude
Et vers quelque méfait
Envoyer ces damnés,

Cela m’a mis la frousse
De voir que chacun d’eux
A été exilé
Au désert de Yaacon,

Sans ma barbe, quelle barbe,
Je ne suis qu’un exilé, un barbare un va-nu-pieds
Sans ma barbe, belle barbe,
Je suis un déshonoré un sans honneur un condamné.

Sans ma barbe, quelle barbe,
Je ne suis qu’un exilé, un barbare un va-nu-pieds
Sans ma barbe, belle barbe,
Je suis un déshonoré un sans honneur un condamné.


Tagazog.

Chant 11

Chant perdu...



Chant 12

La dernière halte des randonneurs


A l’auberge de Dionysos, au terme d’un périple épuisant,
Lorsque la route a été longue et qu’il ne reste vers Kazad,
Que trois lieues en tout à marcher sur un léger dénivelé,

On est bien content de pouvoir, lors d’une pause méritée,
Poser ses fesses et son barda pour boire une fraîche rasade
D’une eau de source si précieuse pour nous en ce bref instant.

Les estomacs alors résonnent à faire pâlir un général,
Qui s’apprêterait à prendre d’assaut des ennemis ne se méfiant,
Et qui entendrait les échos des ventres de ses troupes tapies,

S’élever en un sanglot commun et en un écho infini
Sur les parois, vers les vallées, tel un messager insouciant,
Triste sort pour des hommes d’armes à cause d’une simple fringale.

A l’auberge de Dionysos, en vidant doucement une pinte,
On guette avidement la porte de la cuisine s’entrouvrant,
Qui laisse s’évader les fumets venant jouer avec nos nez,

Nos mains glissent alors lentement vers les plats vides à pleurer,
Et le bord de nos lèvres scintille d’un appétit grandissant,
Puis enfin vient la délivrance, le sauveur et notre terre sainte.

Le premier plat fait son entré, c’est une assiette de charcuterie,
Les lames des couteaux se tirent, et éventrent le pain d’un coup
Saucissons, saucisses, salamis n’échapperont pas à l’assaut,

Le même sort s’appliquera au mouton paré d’haricots,
Le grison aux marrons et pommes siéra parfaitement à nos goûts,
Et le fromage de montagne sera notre ultime gâterie.


Tagazog.




Chant 13


L’hommage au frère tombé


Nous t’emmènerons ce soir rejoindre la terre mère,
Ais confiance en tes frères ils ne failliront pas.
Nous irons te porter vers ta demeure dernière
Au cœur de la montagne, personne ne t’oubliera.

Nous franchirons le saut de la chute des bleuets
Vers l’enclave secrète construite par nos aïeux,
Passant le porche du lion nous verrons les reflets
Des névés sur le lac de la montagne des cieux.

Là tu sera confié à la garde minérale
A mi chemin du ciel où ton âme verra,
Tels des diamants les éternelles étoiles :
Ton ultime trésor et ton chaleureux toit.

Repose en paix ami, car sauf est ton honneur,
Et garde près de toi ta hache ou ton marteau.
Ton nom dans le granit est gravé par nos pleurs,
Et la montagne entière semble émettre un sanglot.

Tu pars le premier rejoindre le forgeron,
Qui a modelé nos âmes, fondé notre nation.
Tu veilleras sur nous lorsqu’au prochain combat,
T’invoquant nous bouterons l’ennemi vers l’au-delà.

Tagazog

Chant 14

Les trois chopes.

Allons à la taverne pour s’asseoir au coin du feu
La journée se termine, la détente nous y attend,
Rejoignons-y les frères pour partager en cet instant,
Les histoires et les rires qui nous délasseront peu à peu.

Chop ! et Chop ! et Chop !
Et trinquons aux joies de la vie.
Cloc ! et Cloc ! et Cloc
Et louons celle de nos aïeux.
Clang ! et Clang ! et Clang !
Et que les brasseurs vivent vieux.
Dong ! et Ding ! et Dong !
C’est l’heure d’aller se mettre au lit.

Nous avons suer nos eaux plus que de raison aujourd’hui,
Mais il n’est point fardeau qui ne trouve son réconfort,
Posons pioches ou haches et allons chercher le trésor,
Qui dans les fûts de chêne attend qu’on l’arrache à la nuit.

Chop ! et Chop ! et Chop !
Et trinquons aux joies de la vie.
Cloc ! et Cloc ! et Cloc
Et louons celle de nos aïeux.
Clang ! et Clang ! et Clang !
Et que les brasseurs vivent vieux.
Dong ! et Ding ! et Dong !
C’est l’heure d’aller se mettre au lit.

Amis chaque journée nous voit accomplir tant de chose,
Qu’il est bien mérité d’aller rafraîchir nos corps,
Eau ou bière vous pourrez vous laisser aller sans remords,
Car le fruit du travail mérite une royale pause.

Chop ! et Chop ! et Chop !
Et trinquons aux joies de la vie.
Cloc ! et Cloc ! et Cloc
Et louons celle de nos aïeux.
Clang ! et Clang ! et Clang !
Et que les brasseurs vivent vieux.
Dong ! et Ding ! et Dong !
C’est l’heure d’aller se mettre au lit.


Tagazog

Le chant numéro 10 est un très vieux chant....

L'auteur original était un Nain très étrange...
Il s'appelait Khor-Byé, et il a disparut de la circulation après avoir commis son chant...

Etonnant de voir comme les vieilles chansons peuvent réveiller de vieux souvenirs...

Khor-Byé...

Et le vieux nain repartit la pioche sur l'épaule pour aller faire le boulot, la seconde main serrant sa pipe qui crachait plus de fumée qu'un dragon des légendes...

bien vu

...
Là, je reste bien coi, et bien qu'Olympien
Je ne puis m'empêcher d'applaudir des deux mains
Votre verve est féroce, votre voix porte loin.
C'est pour moi un honneur de vous saluer,Nain.

Aujourd'hui et à Jamais
Ender Darklighter

Chant 15

Eveil


Le temps modèle le monde de terribles changements,
Il projette les montagnes hors de la ferme terre,
Il assèche les lacs et crée les océans,
Il dessine à son gré le chemin des rivières,

C’est une croyance commune, c’est un jeu du destin,
Dans les esprits crédules qui implorent les cieux,
Géants, Elfes, Hommes sauvages, et bien sûr Olympiens,
Pensent leurs décors plantés par le vouloir des dieux.

Mais nous autres dans la nuit secrète de nos pierres,
Nous avons vu à l’oeuvre les forces de la nature,
Qui font plier le roc, ou le brisent comme du verre,
Qui font fondre le sol sans un seul murmure.

Alors priez, naïfs, que vos divins seigneurs,
Prennent soin de vos villes, de vos forêts précieuses,
Car un jour le tocsin n’émouvra plus leur cœur,
Lorsque les éléments mangeront ces orgueilleuses.

Chant millénaire…

Chant 16

Chant 16La malédiction du champ de bataille

O mer d’intolérance
Toi qui a tant bercé
Aux chemins de l’errance
Les êtres déchirés,

Devons nous par vengeance
Sans cesse guerroyer
Et répandre à outrance
Le sang d’inimitiés ?

Quelle pierre porte le sceau
De cette fatalité,
Quelle voix séculaire
Commande à l’impiété,

Et impose le fardeau
A nos lames acérées
D’arracher à cette terre
Ses enfants condamnés.

Si ardents à construire
Si prompts à mettre en bière,
Nul ne peut s’enfuir
Nul ne peut se soustraire.

A qui voudra bâtir
Et protéger ses pairs,
Nous voulons le bénir
De ce rêve éphémère.

Dans la balance sacrée
Qui régit l’existence
Notre poids de pesée
Semble sans pertinence.

Dans la balance sacrée
Qui régit l’existence
Notre poids de pesée
Semble sans pertinence.

Marhtok Gramm sur le chant de bataille désolé des Plaines Centrales, à la mémoire de son, père, son oncle et son parrain.


Chant 17

Hommage à un père

Silberham était tellement saoul
Qu’un beau jour en haut d’une colline,
Silberham était tellement saoul
Qu’il se prit pour une zibeline.

Silberham couru comme un fou
A quatre pattes et ventre à terre,
Silberham couru comme un fou
Poussant les cris du mammifère.

Silberham trébucha d’un coup
Et roula en boule sur cent mètres
Silberham trébucha d’un coup
Marchant sur sa queue peut-être.

Silberham finit dans un trou
Où il échu dans sa course folle,
Silberham finit dans un trou
Ne laissant voir que ses fesses moles.

Silberham avait parié tout
Le peu d’argent qu’il possédait,
Silberham avait perdu tout
Le peu d’honneur qui lui restait.

Avis à vous dans les tavernes,
Veillez à ne point perdre pieds,
Qui mise plus que de raison
Se retrouve par terre en caleçon.

Tagazog.

Chant 18

Les rives enchantées

Combien de fois mon cœur a voulu se tourner
Vers le sud et la route d’un foyer chaleureux ?
Mais au nom de l’honneur et d’une parole donnée,
Mon regard ne pouvait quitter l’abord herbeux
De la Mer Emeraude qui sous les feux du soir
Scintillait doucement tel un pendule liquide,
Attachant mon esprit à ses multiples miroirs,
Me laissant sans défense à mes ennemis avides.

Quelque chose de troublant en ces rives enchantées
Peut briser tout l’élan qu’un guerrier s’est donné,
Et faire fondre sur lui sans qu’il le voie venir,
Le magique trépas derrière de noirs sourires
Que la forêt toute proche fait naître et dissimule,
Comme autant d’insaisissables libellules :
Vous frôlant un instant et qui en une seconde
Se dématérialisent vous laissant seul au monde.

En ce lieu si étrange, eaux et plantes sont liées
Plus que du simple lien que la vie a tissé.
Leur esprit s’entremêle, vous piège ou vous protège,
Au gré des habitants qui léger comme la neige,
Epient les étrangers menaçant leur quiétude
Toujours près à lancer contre toute turpitude
Sorts et malédictions aux mortels effets
Sur ces rives enchantées la mort m’a guetté.

Tagazog

Chant 19

Les Cimes de Radar-Bek

La guerre s’est déversée des forêts millénaires,
De ces deux réservoirs qui étaient opposés,
Par la géographie mais aussi par l’histoire.
Les lointains ennemis face à nous deviennent frères.

Les deux armées sillonnent tels deux affluents
Les plaines poussiéreuses et dans leurs foulées
Se fondent l’une dans l’autre et forment un fleuve noir,
Que l’on voit s’écouler vers le sud rapidement.

C’est un flot de tourments, une sinistre marée,
Qui file comme le vent pour venir nous noyer,
Les hérauts hurlent aux troupes des ordres péremptoires
Les chefs remettent en rang les soldats alarmés.

Chacun peigne sa barbe, tresses et fourreaux d’argent,
Sont de mise en ce jour où la terre va goûter
L’âpreté du courage, la verve ostentatoire,
Du peuple de la montagne qui s’en va vaillamment,

Au devant des impies défiant la montagne.
L’insolence et l’affront s’en vont être lavés
Dans le vacarme ignoble du fracas des mâchoires,
Allons préserver notre pays de cocagne !

Oyez mon chant mes frères qu’il nous porte promptement
A faire mordre la poussière aux ennemis jurés,
A faucher toutes leurs pensées blasphématoires,
Car ils se voient déjà dans Kazad, la pillant.

Chantez en cœur mes frères, descendant les chemins
Que les cimes de Radar-Bek en cette journée
Tremblent et renvoient l’écho de vos voix pleines d’espoir,
De votre main de fer, de votre cœur serein,

Que l’ennemi entende l’inébranlable pas,
Du peuple Nain qui vient tel un marteau d’acier
S’abattre violemment dans l’élan méritoire
De préserver sa vie, ses terres et ses droits.

Tagazog.

Chant 20

Mon pays

Si comme moi vous pouviez aux premières heures du jour voir cet hymne de beautés,
Lorsqu’une lumière bleutée se découpe lentement sur les arêtes rocheuses et les cols enneigés.

Alors les cimes chatoient lentement de leur glace tandis qu’à leurs pieds sommeillent les vallées,
Et une brume légère naît en leur cœur secret, que le jour va lentement venir dissiper.

Puis les soleils descendent au fonds des frais sanctuaires où sinuent immuables les mers de glaciers,
Et les fraîches rivières qui s’écoulent et abreuvent la biche, le passereau, le loup, le sanglier.

Les forêts doucement se mettent à frémir de l’air doux qui réveille les branches engourdies,
Et des bruits se déversent hors de la nuit mourante, venant pour animer le théâtre de la vie.

Même si nous préférons être dans les galeries, creuser, puiser, extraire l’or jusqu’à la lie,
Si le ciel est clément nous ne boudons jamais un instant barbe au vent, sur les rochers assis,
Sculptant ou méditant patiemment nos pensées, il nous va même qu’un arbre nous tienne compagnie,
Si de ses branches il calme les ardeurs des astres, ainsi s’écoule le temps dans notre pays.

J’y ai tout appris, y ait tout apporté, mon cœur et mon esprit y son liés à jamais tels fer et charbon dans une lame d’acier, je suis nain de Kazad et j’aime mon pays !

Tagazog.

Fin du volume I

Retrouvez de nouveaux chants dans le volume deux :

Chants Nains Vol II