HRP: Cette transe a pour but de faire intervenir les 4 éléments afin de briser le sortilège des zombies. Seul les Gardiens et Sayan peuvent y prendre une part active, mais si d'autres gens veulent faire des commentaires RP sur ce qu'ils voient, ils sont les bienvenus.


Comment se mesure le courage? Comment se mesure la dévotion d'un homme envers son peuple?
Alors que Sayan se tournait avec respect vers les quatre Gardiens qui l'entouraient, il se dit que ces quatre hommes étaient prêts à risquer leur vie pour les leurs, tout comme lui.
Il avait disposé des braseros, petits vases qui laissait échapper suffisamment d'effluves de violette pour aider à la concentration sans crainte de griserie.


Sayan s'assit en tailleur, puis ferma les yeux, inspirant et expirant avec calme. Plus il y pensait, plus il se rendait compte que tous les évènements d'avant avaient convergé vers cette conclusion. Le temps d'un rituel, il prendrait la place de l'Oracle, et essayerait de canaliser l'énorme pouvoir des Gardiens pour briser le sortilège des zombies.

Ses yeux s'ouvrirent en un éclair vert.

C'est parti.
Boric, Fenrir, Rorschach et Vrugar, mes frères, Gardiens des Eléments, il est temps pour nous de sauver notre peuple. Que chacun d'entre vous se concentre sur son élément, fasse communion avec lui de la même façon que la dernière fois qu'il vous a choisi. Et concentrez toute votre âme, tout votre coeur sur la destruction de ce sortilège.

Ror, tu assureras la stabilité de la transe.
Vrugar, tu essayeras de localiser la source du mal.
Fenrir, tu viseras l'ennemi.
Boric, tu lui porteras un coup si fort, si puissant, que son sortilège en sera ébranlée. J'espère que tu as le caractère aussi enflammé que ce qu'on dit.


Quant à moi, je me chargerai de créer la communion des éléments...

Sayan déglutit péniblement et se concentra encore un peu. Il n'était plus question de douter, désormais.

C'est parti.

Rorschach s'approcha de chacun des gardiens, puis de Sayan.
Il leur tendit un petit pot en terre cuite, rempli de terre ramassée au pied de l'hôtel de -=TERRE=-.

Mes amis, prenez ceci. Il s'agit d'une terre sacrée, particulièrement fertile, qui permettra à votre transe d'être efficace.
Cette terre, gorgée de la puissance élémentaire de -=TERRE=-, sera votre point d'attache, gardez la sur vous, et votre retour sera facilité.
Cela assurera la stabilité de notre transe, comme le dit si bien Sayan Kottör.

Rorschach se mit alors en position, dites du lotus, jambes croisées, mains jointes, doigts entremêlés. Il récita quelques phrases dédiés à l'élément qu'il représente. Le gardien releva la tête, regarda ses frères, qui se lançaient avec lui dans ce périlleux rituel.

Mes frères, que les éléments nous gardent.
Cela risque d'être très difficile.
Soyez courageux, soyez fort, notre peuple nous soutient, sentez leur énergie converger vers nous.
Tout repose sur ce que nous allons réussir ou non à réaliser pendant les longs jours de communion qui nous attendent.

Allons-y.

Rorschach baissa la tête. La roche commença à se fusionner à ses membres antérieurs. Le géant s'enfonça de quelques centimètres. Il fronça les sourcils. Son corps devint complètement rocailleux. Il se focalisa sur cette stabilité. La transe commençait pour lui...

Contrairement à Sayan et Rorschach, Vrugar décida de rester debout. Ils s'étaient installés sur une petite plateforme, à mi-chemin de la descente vers la plaine. Ils avaient la place de se tenir tous autour de Sayan tout en voyant la plaine à des lieues à la ronde. Là, à l'extrémité des falaises de Zagnadar, le vent soufflait violemment.

D'ici, Vrugar voyait l'endroit où l'Oracle, pris de folie, l'avait jeté à terre de deux énormes coups. Il se souvenait de sa répulsion lorsque la face immonde du Zombi s'était penchée vers lui. Il se souvenait de son horreur lorsque, quittant son corps meurtri, il avait eu la vision de se même corps se relevant pour aller combattre ses frères... Il murmura résolument :

Il ne faut pas que ces Abominations se répandent sur Olympia.

Heureusement, toutes ses idées furent peu-à-peu chassées par la concentration de la transe. L'influence de Rorschach tranquillisait l'esprit du Shaman et le ramenait vers ce qu'il avait à faire. Il se tint bien droit, les jambes légèrement décalées pour résister aux assauts du vent. Il écarta les mains, rejeta la tête en arrière et s'abandonna à AIR. Les vents tourbillonnaient autour de lui, comme une trombe. Il avait conscience des 3 autres Gardiens et de Sayan auprès de lui. Ses pieds fermement ancrés dans le sol le rattachaient à la Terre, à Rorschach. Son esprit s'éleva et il sentit qu'il pourrait traverser la plaine en quelques secondes s'il le désirait.

Mais tous n'étaient pas prêts, il lui fallait attendre un peu sous peine de risquer sa vie et sa raison.

Boric était arrivé trés énervé sur la falaise. L'odeur du sang encore partout, la folie de la guerre, l'acharnement du combat, la détresse des géants, face à un ennemie si dur à mettre à bas.

Boric en appela à -=Feu=-, son élément si fort qui brule les ennemies et surtout purifie. s'approchant des autres gardiens, Boric demanda le soutien des autres géants de Feu.

A l'aide de -=feu=- et de votre soutien, nous avons nos chances.

Aprés avoir fait une halte pour se concentrer et se calmer, Boric pensa fortement à son élément. Sa peau, pris alors, après de longues minutes une couleur rouge intense, ses yeux orange frétillaient, sa longue moustage jaune orangé faisait penser à une flamme vive, même un peu de fumée avait l'air de sortir de ses narines.

En s'avançant calmement, on pouvait lire sur son visage une détermination forte et même effrayante. Boric, se sentait prêt. Cette transe avec les quatre éléments permettrait de redonner des atouts aux géants, de redonner à l'oracle un semblant de raison et peut etre de se débarasser des menaces.

En montant sur la falaise, il se retrouva devant Rorschach Karnage, Gardien de -=Terre=-, l'air grave de son visage indiqué qu'il était pret, Vrugar plus au nord semblait aussi prêt. Boric s'installa, alluma un petit feu à coté de lui, et s'assis, les yeux fermés en écoutant le vent attisant -=Feu=-.

Le Gardien de l'Eau était donc le dernier à se préparer pour la transe. Lui aussi avait subit les attaques des zombis et était mort comme tous les gardiens sous les coups de ces monstres.

Son cœur était meurtri et cette transe était selon lui la seule solution.

Regardant Volt qui reprenait vie, Fenrir vit sa force grandir. Il n'était pas seul pour cette transe puisque de nombreux géants qui l'entouraient l'encouragèrent pour éradiquer cette malédiction.

Fenrir avait gardé une fiole remplit de l'eau de pluie de la dernière fête de l'eau. Cette pluie avait coulé le long des falaises de Zagnadar et contenait, selon les dires, toutes les âmes des géants morts pour notre cité.

Le Gardien déversa l'eau autour de lui ainsi que près de chacun des autres Gardiens.

Que l'eau nous guide dans cette transe, pour Zagnadar ...

A peine ses mots prononcés le regard de Fenrir changea et ses yeux devinrent d'un bleu étincelant ... l'eau prenait part de son corps !

Les rangs des géants se resserraient autour du petit promontoire sur lequel s'étaient installés les gardiens. Ceux-ci avaient déjà commencé leur méditation et déjà chacun était plongé dans sa transe individuelle.

Ils ne voyaient plus, ils n'entendaient plus, ils ne sentaient plus que ça soit avec leur nez ou avec leur corps. Ils ressentaient. Ils ressentaient via leur élément respectif ce qui se tramait dans le monde, comme par une connexion intime avec chaque atome de leur élément présent en ce monde. Ils ressentaient, les joies, les peines, les drames, les présences. Et il leurs fallait trouver la présence des autres.

heureusement dans cet océan de sensations, un phare luisait, comme une source bénéfique qui ne demande qu'à ce qu'on vienne vers elle. Les 4 suivirent le tunnel jusqu'à la lumière et se trouvèrent. Dès lors les sensations se murent en une vision spectrale. Tels des aveugles, ils ne voyaient pas, tels des sourds ils n'entendaient pas cependant ils avaient conscience de ces autres présences autour d'eux. Des leurs, mais également de celle des impériaux et des forestiers qui continuaient à se battre sur Olympia et plus encore, de ceux qui étaient déjà tombé. Ils étaient tous là. Vivants et morts, mais distants comme si un voile les séparer des 4 et de leur guides. Comme si les 5 géants étaient passé à un niveau supérieur de la conscience qui empêchait toute interaction entre eux et ceux vivant ou ayant vécu.

C'était maintenant le moment pour les 5 de se focaliser sur leur objectif.

Sayan était sorti de lui-même, il ne faisait plus partie de on corps, il appartenait au monde autour de lui.
Son esprit était tout entier concentré sur l'association et la mise en commun des quatre autres gardiens. La puissance de leur esprit était écrasante, suffocante, mais une foi inébranlable, un courage indivisible dont il ne se serait jamais cru capable l'empêchait de flancher. Tous ces éléments qui vibraient et gravitaient autour de lui lui avaient donné le tournis au début, mais désormais ils formaient autour de lui une barrière contre tout ennemi.


Son esprit avait crû en puissance, et il se tendit vers Vrugar avec précaution.


Sensible au message, l'esprit du Gardien de l'Air lui répondit et se mit en quête. Il sentit la prodigieuse puissance de son esprit, l'omniscience d'Air qui englobait tout. Vrugar se projeta dans toutes les directions, l'Est comme l'Ouest, le Nord comme le Sud, parcourant le chemin illimité de l'Air. Il trouva la horde de zombies qui reculait, essayant d'échapper à la poigne de son élément tout puissant. Il trouva Hardaway, presque aux limites de sa perception accrue, et se focalisa dessus. Et dans sa précipitation, il essaya également de rechercher la trace du sortilège.

Mais aucun Géant, pas même un Gardien, ne peut supporter cette triple épreuve seul. Sayan sentit l'esprit de Vrugar s'effilocher, se fragiliser sous l'effort.

Immédiatement, l'esprit du shaman de l'Air se tendit vers celui du Gardien de la terre. Rorschach était calme, stable dans sa transe, aussi inébranlable que la terre elle-même. Il lui fallait puiser dans cette force, et c'est ce que Sayan fit.
Pendant un court instant, il eut une vague idée de ce que pouvait être un géant de la Terre, de la puissance tranquille que l'élément conférait.
Et son travail, en tant que suppléant de l'Oracle, était de lier l'Air et la Terre, ces éléments pourtant si différents.

Attirant l'esprit de Rorschach, il le joignit à celui de Vrugar, et il ressentit alors toute la puissance, toute la violence du contact qu'il établit.
C'était comme essayer de retenir dans deux mains différentes deux taureaux qui chargeaient dans des directions opposées. Piégés entre deux forces contraires, écartelés entre la volubilité d'Air et l'ancrage profond de Terre, Sayan sentit quasiment son esprit défaillir.

Etait-ce vraiment le prix à payer pour lier deux esprits aussi différents? Etait-ce que Hardaway devait endurer à chaque fois? Le shaman serra les dents mentalement et s'accrocha, songeant que l'association devait être aussi pénible pour les Gardiens que pour lui.


Demandant à Rorschach une stabilité de plus en plus grande, Sayan pressa Vrugar de se dépêcher, de trouver une trace de ce Kharok, qu'elles proviennent des zombies ou de Hardaway, avant qu'il ne lâche ou, pire, que les zombies soient trop loin pour y arriver.

-=Air=- les emmena loin, dans un climat glacé. Ils ne voyaient pas. Ils n'entendaient pas. Ils ne ressentaient pas.

Mais ils avaient cette sensation d'être battus et engloutit par un blizzard violent.

Ils ne voyaient pas. Ils ne sentaient pas.

Mais des présences étaient perceptibles autour d'eux. Des présences qui brouillaient toutes intentions. Il y avait ici une puissante magie à l'œuvre, qui ne voulait pas les laisser passer. Il y avait cette source de magie, des morts, des géants, mais aussi une présence étrange. Comme si un oiseau de proie gardait constamment un œil constamment fixé sur le petit groupe d'aveugles-sourds.

Ils voyaient pas. Ils ne sentaient pas. Ils n'entendaient pas. Ils ne ressentait pas. Mais par le biais des éléments, ils savaient tout cela.

Ils ne voyaient pas. Ils ne sentaient pas. Ils n'entendaient pas. Mais par le biais des éléments, ils savaient tout cela.


L'esprit de Sayan et des quatre gardiens réagit vivement à cette découverte. C'était là, à n'en point douter, que provenait la source de la magie. Le froid, le blizzard, la glace peut-être? Une partie de l'esprit de Sayan récolta ses informations, tandis que l'autre empruntait la voie que Vrugar avait tracée afin de balayer et le groupe des morts, source de la magie, et l'aura néfaste et étrange qui planait autour.

Que choisir? Sur qui porter l'assaut? Cette aura sombre qui planait autour d'eux, ou les zombies?

La réflexion ne dura pas longtemps. Les morts étaient un problème beaucoup plus urgent. Rassemblant la volonté de Fenrir, il laissa l'Eau le guider. Ce fut une autre charge qu'il ajouta à son rôle de catalyseur, mais bientôt il sentit toute la puissance d'eau, toute sa grâce insidieuse qui lui permettait de pénétrer partout.


Le gardien se mit à observer la source de la magie comme un archer observe sa cible, cherchant la faille, le point faible. Il fut rapide à la trouver, car en même temps qu'il l'observait, l'esprit de Fenrir se glissait partout, comme l'eau, et il était difficile de résister à son examen.



C'était donc fait. Ils étaient donc décidés, et il ne laissait plus que Boric pour porter l'assaut, et détruire des flammes de son esprit la source magique.


Un coin de l'esprit de Sayan essayait fortement d'unir tous ses esprits, en puisant sans vergogne dans l'endurance de Rorschach, car il craignait qu'une fois le sortilège attaqué, l'aura maléfique qui planait deviendrait plus oppressante.

Sayan avait réussi à localiser la source maléfique, un puissant sortilège déstructeur.

Les trois autres gardiens comme Boric avait beaucoup souffert de cette trés longue transe, les corps étaient enquilosé, mais les esprits échauffé par les récentes avancées étaient frais et actifs.

Rorschach maintenait un socle rigide et ferme permettant aux esprits d'etre stable. Boric savait que le coup final lui reviendrait. Feu avec sa force destructrice viendrait à bout de ce sortilège.

Il avait besoin de se vider de toute émotion, pour cela il puisa dans la sagesse d'EAU à travers Fenrir....

De longue heures passèrent où Boric se laissa imprégner de FEU, il s'était déjà transformé au début de la transe mais plus sa concentration progressait plus son corps flamboyait. Fenrir avait réussi à lui donner le calme et la concentration nécéssaire, Rorschach puisait dans ses forces pour garder les éléments stables, Vrugar permettrait grace à AIR d'accelerer la Force de FEU pour frapper encore plus fortement le sortilège, avec un impact sans précédant.

L'esprit de Sayan montrait le chemin.

La puissance de la transe s'était emmplifiée. Tous les géants qui s'étaient amassé autours des quatre gardiens commençèrent à reculer. La force des éléments se faisait ressentir nettement au dela des montagnes.

Boric était pret !!

FEU pris possécion de son esprit est se déchaina sur la source du sortilège. Une énorme flamme d'un rouge profonds, d'une chaleur insoutenable traversa les plaines pour toucher le plein fouet le sortilège maléfique. AIR avait réagit en même temps que FEU et avait combiné sa force pour attiser FEU et lui donner encore plus de puissance. Rien ni personne ne pouvait résister face à cette puissance déstructrice.

Fenrir et Rorschach ne flèchir pas permettant la combinaison des quatres éléments parfaites pour donner à FEU toutes son éfficacité.

Soumis au Déluge de FEU, Boric s'affaissa !! Il tomba à genou, FEU avait puisé en lui beaucoup de force et d'énergie, son esprit toujours en transe, Boric cherchait dans les brumes Hardaway et Sayan...

Alors que Boric se concentrait la présence étrange qui semblait observer la lutte des géants contre cette source maléfique s'intensifia, s'approchant, se mêlant même au groupe des gardiens.

Il ne voyait pas. Il ne sentait pas. Il n'entendait pas. Mais Sayan connaissait cette sensation. C'était la même que lorsqu'il avait effectué sa transe avec Elen. Il connaissait cette présence. Des elfes étaient présents. Elen était présent.

Boric rayonna alors, dissipant en partie cette présence. Celle des morts décrue également, comme si le lien qui reliait tous ces corps sans vie avait été rompu. Cependant, certains semblèrent échapper à l'explosion destructrice de Boric.

Ils le sentirent d'autant plus que, malgré qu'ils ne voient pas, malgré qu'ils ne sentent pas, malgré qu'ils n'entendent pas, ils ressentaient cette présence bien connue, celle des éléments, celle de leur incarnation terrestre.

Oui, ils sentaient leur propre présence entourant cette source maléfique, la protégeant, élevant les mêmes éléments pour la défendre.

Ils ne voyaient pas, ils n'entendaient pas.

Pourtant tout d'un coup la présence observatrice qu'ils ressentaient depuis le début et qui semblait avoir été balayée par le souffle de Boric se refit plus vive, plus présente. Elle devint si présente qu'elle était avec eux. Ils n'entendaient pas, ils ne voyaient pas, mais ils savaient que cette présence était celle d'un elfe et qu'il voulait les aider.

La force Shamanique se mêla à la force élémentaire, attendant qu'une porte spirituelle s'ouvre pour faire la symbiose.

Ils ne voyaient pas. Ils n'entendaient pas.

Mais le déclic s'opéra chez Sayan comme la foudre éclate. Il avait tout d'abord cru à une trahison, en ressentant la présence d'Elen, mais il devenait plus clair que la magie puissante qui faisait se mouvoir les morts et les protégeait n'avait rien à voir avec l'oiseau de proie qui les guettait.

Cette présence là, celle de l'oiseau, était bénéfique. Etait-ce Elen? Etait-ce Calith? Une chose était sûr, il s'agissait des Elfes de Lune avec qui il avait établi la transe, et il ne pouvait que leur faire pleinement confiance, comme il leur avait fait confiance également.

Il doutait de pouvoir continuer la symbiose plus longtemps entre les Gardiens, et encore plus de pouvoir ouvrir une symbiose avec un autre peuple, mais il savait qu'il se devait de réussir.

Gardant une attention farouche contre ses gardiens qui défendaient leur ennemi, il se concentra à la façon dont Elen le lui avait enseignée. Etablir une transe hybride des deux races? Peut-être était-ce là leur seul choix.

Il lui ouvrit la porte avec cette confiance féroce et cette assurance qui était la leur.
Ils ne voyaient pas, ils n'entendaient pas. Mais il était sûr qu'avec le soutien des Elfes de Lune, Kharok serait détruit.

Elen désespérait, privé de ses sens, quand tout à coup, il ressentit une présence, forte, vibrante. Puis une deuxième, et encore une autre, jusqu'à ce que 5 présence furent clairement perceptibles.

Il ne voyait pas, il ne sentait pas. Mais il ressentait clairement ces êtres comme si les flux autour de lui lui parlait, comme si les fermeture de ses 5 sens avait permis l'ouverture d'un sixième qui lui avait fait atteindre un niveau de conscience supérieur.

Il ne voyait pas, il ne sentait pas, il n'entendait pas. Mais plus il se faisait à cette sensation, plus son champ de perception s'agrandissait. Il ressentait a présent Calith et les autres Ashkas présents. il ressentait également la puissance incommensurable qui émanait de l'autre groupe, cette source de magie malsaine ainsi que les auras morbides des quelques serviteurs qu'il lui restait.

Et il ressentait ces 5 forces de la nature tout autour de lui.

Ces sensations nouvelles le firent chavirer quelques instants. Déroutant. Voilà le mot, déroutant. Il sentait les Ashkas et les Géants, ainsi que l’ennemi. Cela dit, il doutait très fortement que les Ashkas eux même puissent ressentir sa présence à lui. Ils devaient déjà le considérer comme perdu, exactement tel qu’il avait réagi quelques secondes auparavant.

Le cercle des Géants, quant à lui, était peut-être au fait de sa présence. Cela dit, il n’avait pas vraiment le temps, ni l’envie de s’en assurer. Après tout, il était entouré par le Néant. Cela signifiait qu’aucun retour ne serait possible pour lui, en théorie. Aussi, avec l’énergie du désespoir, il fredonna un chant ancien.

Son mentor lui avait dit un jour que chaque Ashka du clan du Loup pouvait tenter d’invoquer la présence de leur totem à ses côtés. Certains n’y parvenaient jamais. D’autre, après la réussite de cet exploit, restaient à tout jamais bloqués dans les bras de Luwö. Enfin, un poignée parvenait à contacter le Grand Loup Borgne et à revenir. Ceux là étaient à tout jamais transfigurés. Ils devenaient les contacts privilégiés du Totem, même si leurs transes restaient inférieures à celle d’un Chaman accompli.

Ce chant, que son esprit entonnait avec ferveur, aurait été incompréhensible à la plupart des mortels. Le Loup Ancien était une langue qui possédait une origine commune à tous les dialectes Elfiques, y compris ceux parlés par certains cercles Nobles. Mais bien peu connaissaient les mots, en bien moins encore leur sens. Seuls quelques Ashkas avaient eu la formation nécessaire. Il se jura que s’il sortait de cette transe, il apprendrait à Kyneth le sens des mots (elle connaissait déjà la plupart des chants)

Il plaça dans les mots toutes les forces qu’il pouvait, invoquant son Totem bien aimé. Et, alors qu’il continuait son incantation, il dédoubla sa pensée de sorte qu’il puisse lancer un message à son Totem, une supplication en supplément aux chants rituels qui exposait la situation au Grand Loup Borgne. Ce fut rapide, et il continua ses chants, et seulement eux. Le Totem ne pouvait avoir manqué les explications. Viendrait-il à lui dans ces conditions ? Cela, par contre, demeurait incertain.

Cependant, il commença à lancer son énergie vers la présence qu’il avait identifiée comme Sayan Köttor. Il espérait que ce dernier puisse canaliser ce flux et s’en servir contre leur ennemi. Et si Luwö intervenait, alors ce flux...

Rorschach avait de plus en plus de mal a maintenir un équilibre dans la transe, entamée il y a déjà de très nombreuses lunes...
La présence de l’elfe le troublait d’autant plus.
Cette présence, était elle amie? ennemi? les 2 ?
La volatilité de l’esprit de Vrugar, la fougue de l’esprit de Fenrir, la puissance de l’esprit de Boric, tout ceci réunit l’avait complètement épuisé.
Il puisait dans des ressources insoupconnées pour permettre à ses amis de continuer leur travail en toute sécurité. Penser à ses frères et compatriotes l’aidait à tenir. La présence de Sayan l’encourageait également à ne pas lacher.

Le gardien de la terre ne pouvait pas préter attention à l’elfe, mais il était conscient de sa présence. Il attendait de Sayan une réponse a ses questions.Il n’entendait pas.Il ne voyait pas.Mais il sentait. Il était conscient de l’univers qui l’entourait.
Il sentait toujours la puissance maléfique qui rôdait sur Olympia.
Il n’abdiquerait pas tant qu’elle ne serait pas éradiquée...

Alors que la présence de l’elfe se faisait de plus en plus présente et que celle-ci semblait en passe de rejoindre les géants, une source d’énergie énorme, ni bonne, ni mauvaise, se fit ressentir comme entourant d’un autre bouclier protecteur la source d’énergie maléfique. Ce bouclier s’intensifia jusqu’à sembler se trouver juste devant les gardiens, Sayan et Elen. Son intensité fut telle qu’il rendit le maintien de la transe encore un peu plus dur.

La vague d’énergie déstabilisa le chant de Elen, sans parvenir à l’interrompre. De toute manière, la transe ne pouvait plus s’interrompre pour lui. En tout cas, c’était ce qu’il pensait au plus profond de son être. Il bloqua l’assaut énergétique de son mieux, pour en amoindrir les effets sur sa personne.

La peur avait totalement disparue de son esprit et, toutes ses pensées, ou presque, étaient mobilisées dans ce chant, afin d’entrer en contact avec l’esprit du Grand Loup Borgne.

Du bout de son âme, il tentait d’effleurer celle de Sayan Köttor afin de lui fournir de son énergie, transfert qu’il savait possible grâce à la précédente transe.

Cela dit, Luwö tardait à répondre à son appel. Il ne sentait pas la présence de son totem à ses côtés, pourtant celui-ci ne pouvait avoir manqué ce chant sacré que bien peu connaissaient. Elen était-il digne de la Totémique intervention ?

Il incanta ce chant de tout son être. Chaque fibre de son esprit, chaque parcelle, hormis celles qui servaient au transfert vers le Géant, étaient impliquées dans ce chant ancestral. Les paroles signifiaient à peu près ceci :

« Luwö, guide moi dans les ténèbres de ce monde, laisse moi approcher les profondeurs de ton esprit et communique avec le mien. Donne à ton serviteur la force de vaincre tes ennemis et ceux du clan. Guéri moi de mes tourments, de mes maux et de mes faiblesses.

Luwö, guide moi dans les ténèbres de ce monde, laisse moi approcher les profondeurs de ton esprit et communique avec le mien. Prête moi ton pouvoir afin de détruire ce mal qui tente de détruire ton serviteur. Donne à ton louveteau la force de survivre à l’hiver de ce monde.

Luwö, guide moi dans les ténèbres de ce monde, laisse moi approcher les profondeurs de ton esprit et communique avec le mien. Dispense ta lumière pour raviver ma flamme et permet moi de t’emprunter ta vigueur. Aide moi à pourfendre ce lui qui veut détruire tes enfants... »

Le chant se poursuivait encore et encore, inlassablement, cette traduction ne rendant pas compte des rimes pourtant bien présentes en loup ancien. Il espérait toujours l’intervention de Luwö permettrait de devenir une source d’énergie pour Sayan Köttor afin de bannir l’ennemi. Mieux encore, peut-être serait-il à même de le faire de lui même...

Sayan était à bout de forces. Dans le monde surnaturel et éthéré de la transe, le géant se sentait vaciller chaque seconde, comme une feuille ballotée par des vents violents.
L’arrivée d’Elen l’avait surpris, mais sans attendre, il l’avait englobé dans la transe. Mais tout comme Ror avait de plus en plus de mal à tenir, le Shaman sentait la douleur et la difficulté lui vriller les tympans.

La transe se coupait de façon erratique, comme des cris que l’on adressait à quelqu’un par delà une grande distance mais qu’une violente tempête venait hacher.

Mais il tenait bon. Il ne voyait pas. Mais il ressentait.
Puisant dans ses ultimes ressources, Sayan fit l’effort totalement improbable de réunir l’Elfe à leur transe.

Il sentit Elen en aveugle titiller ses sens, et il daigna enfin lui répondre. Il sentit une puissance nouvelle, étrange, se mêler à lui. Une puissance animale et sauvage... Etait-ce donc ça, l’esprit d’un loup? Il ne l’avait jamais ressenti aussi clairement que cet instant.

Il fit fi de ces réflexions pour se concentrer et former encore plus l’osmose entre eux six. Mais il était fatigué. Faible et fatigué, il ne pouvait pas tenir le coup. Ce n’était pas pour lui, cette tâche lui était trop difficile, il n’était pas un Oracle.
Il avait échoué, et la transe allait se briser.


C’est à ce moment, alors que tout lui semblait perdu, que la voix de son mentor lui revint d’outre-tombe.

”Un jour, fils, tout reposera sur toi.”

Cette phrase déclencha un déluge de puissance chez Sayan comme il n’en avait jusque là jamais ressenti. Face au désespoir, à ses responsabilités, il prit tout d’un coup conscience de ce que les autres attendaient de lui, de ce que le peuple attendait de lui.

La puissance de son esprit rugit comme une tornade, fouetta la transe comme des vents hurlants. Avec la voracité d’un cyclone, il les engloba tous dans son oeil, les protégeant de la déferlante dévastatrice qu’il venait de libérer.

Parallèlement, un autre côté de son esprit jouait avec leurs singularités, canalisaient leurs différences et leurs forces communes, les modelant comme de la pâte.
Ca ne prit que quelques ultimes secondes, avant que le shaman projeta tous leurs êtres réunis contre la force néfaste, lui envoyant un coup de bélier mental d’une puissance ahurissante et prédatrice.
Ils ne voyaient pas. Ils ne sentaient pas.
Mais le moineau était devenu aigle.

La puissance des éléments combinée à celle des elfes se déchaîna, avec un seul objectif : ce mal qui semblait vouloir se dresser contre eux.

L’énergie propulsée par Sayan perça la barrière et le mal sembla diminuer partant se cacher loin dans ses derniers retranchements. Les géants venaient d’utiliser leurs dernières forces pour cet ultime effort. La transe était maintenant trop dure à maintenir et les 6 compagnons se réveillèrent exténués par leurs prouesses mentales.